Rappelons en effet, que l'ONERC a été créé par la loi du 19 février 2001 afin d'informer le public et les décideurs sur les conséquences du réchauffement climatique, et pour offrir au Gouvernement, au Parlement, aux élus, aux collectivités, et aux acteurs du développement, les éléments de connaissances nécessaires pour élaborer une politique de prévention et d'adaptation. L'observatoire est doté d'un Conseil d'Orientation dont le président, Paul Vergès, Sénateur et Président du Conseil régional de la Réunion, et les 26 autres membres, ainsi que leurs suppléants, sont nommés par arrêté du Premier ministre.
Dans son premier rapport* présenté en 2005 et intitulé « Un climat à la dérive : comment s'adapter ? », l'ONERC avait demandé au gouvernement de finaliser le plus vite possible la stratégie nationale d'adaptation aux conséquences du changement climatique prévue dans le Plan climat 2004. L'Observatoire avait également suggéré au gouvernement de réfléchir à la mise en place d'un fonds spécifique pour financer les actions d'adaptation au changement climatique en France et avait proposé 90 indicateurs pour suivre localement les impacts (eau, énergie, habitat, transports, santé, agriculture, biodiversité).
Le rapport 2007** aborde quant à lui, des risques de natures différentes : les épisodes caniculaires, les maladies infectieuses, les suites d'événements extrêmes (tempêtes, inondations…) et les liens entre climat et pollution.
Établi avec la participation des experts français, provenant de Météo-France, de l'INRA, de l'Institut Pasteur, de l'Inserm, de l'AFSSA, du CNES, de l'InVS, de l'IRD, de l'EID, de Medias-France, des CHU, des Universités et des ministères en charge de l'écologie et de la santé, le rapport recommande notamment de repenser la conception des bâtiments et des villes, en raison de la multiplication des canicules. Si le plan canicule mis en place après l'épisode de 2003 permet de réagir devant l'urgence, toute une réflexion est encore à faire sur l'adaptation aux fortes chaleurs, notamment dans la conception des bâtiments et des villes, soulignent les auteurs du rapport. Il propose en outre de développer la recherche et une veille très large et systématique devant la complexité et les incertitudes concernant les maladies infectieuses. ne meilleure connaissance de l'écologie microbienne et des facteurs humains et climatiques devrait permettre sinon d'anticiper toutes les catastrophes sanitaires potentiellement liées au changement climatique, du moins d'y être un peu mieux préparés,U note le rapport. L'Observatoire préconise aussi que soit mieux pris en compte les conséquences pour la santé des liens entre changement climatique et pollution, qu'elle soit d'origine humaine ou végétale (pollens) : la pollution de l'air peut être d'origine humaine, puisqu'on s'attend notamment à une augmentation de l'ozone dans les basses couches de l'atmosphère, mais aussi d'origine végétale, avec l'augmentation de la concentration de nombreux pollens allergènes.
Enfin, le rapport insiste sur le fait qu'il est indispensable de mettre en place des bases de données multidisciplinaires ouvertes, s'appuyant sur des informations normalisées à l'instar des données météorologiques.
À la réception de ce rapport, Jean-Louis Borloo a précisé que la politique climatique devait reposer sur deux piliers : la poursuite et l'intensification des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également la mise en ouvre d'une véritable politique d'adaptation pour affronter les conséquences du changement climatique. Ces conséquences, elles ne sont pas pour 2100 ! j'ai déjà pu les observer au Groenland, a indiqué le ministre !
Ce rapport qui doit être présenté aux membres des groupes de travail du Grenelle de l'environnement et transmis au Premier Ministre et au Parlement s'ajoute ainsi à la « pile » de rapports qui dénoncent le risque climatique…