Le 23 juillet dernier, François Hollande a reçu à l'Elysée les lauréats du concours mondial de l'innovation (1) . Lancé en décembre 2013 par le Président de la République, ce concours vise à faire émerger les "futurs champions de l'économie française" travaillant à l'une des sept ambitions identifiées par la commission Innovation 2030, présidée par Anne Lauvergeon.
Quatorze projets ont été sélectionnés dans le domaine du stockage de l'énergie, sept dans l'ambition recyclage des matériaux, treize sur la thématique valorisation des richesses marines et dix pour la catégorie chimie du végétal et protéines végétales.
Une enveloppe de 300 millions d'euros a été débloquée dans le cadre des Investissements d'avenir. Les 110 lauréats du concours, sélectionnés parmi 1.200 candidats au cours de deux sessions, en mars et en juillet, seront cofinancés à hauteur de 200.000€ maximum. 70% de l'aide sera versée à la signature du contrat, dans un délai de deux mois après la sélection.
Ce concours sera reconduit tous les deux ans, a promis le Président de la République, "pour attirer les meilleurs talents" et "pour que la France soit regardée comme une terre d'innovation".
Accompagner les projets jusqu'à l'industrialisation
Après cette première phase d'appel à projets, une phase d'accompagnement d'une quarantaine de projets va démarrer : "Cette phase permettra d'accompagner les projets les plus prometteurs dans la phase de levée des risques avec des travaux de développement de plus grande ampleur. Elle sera ouverte à compter du 1er septembre 2014 et comportera un soutien financier public pouvant atteindre 2 millions d'euros", indique l'Elysée. Les candidats seront à nouveau sélectionnés par appel à projets.
Enfin, une dernière phase concernera le développement d'une dizaine de projets : "Cette dernière phase permettra de soutenir au plus près une ultime sélection de projet dans leur phase d'industrialisation et de mise sur le marché à grande échelle, parmi les projets accompagnés en phase 2. Le soutien public potentiel pourrait alors être à nouveau multiplié par 10 par rapport à la phase précédente, soit 20 millions d'euros".
Quelles sont les technologies de demain ?
Parmi les lauréats de la catégorie stockage de l'énergie, le projet Nawashell vise à développer, en s'inspirant du frelon capable de stocker de l'énergie dans sa carapace, des dispositifs de stockage intégrés à des éléments de structures de véhicules ou de systèmes énergétiques. "Il sera bientôt possible de transformer en batterie votre pare-choc ou les ailes d'un avion électrique", ambitionne la jeune société aixoise.
Avec le projet Trisur, lauréat de la catégorie Recyclage des matériaux, la société Eurecat veut concevoir, en partenariat avec l'IFP Energies nouvelles et l'Institut des sciences analytiques de Lyon (ISA), une technique de tri ultra-rapide des catalyseurs usagés pour favoriser leur réutilisation ou la valorisation de leurs métaux par recyclage optimisé. "L'enjeu consiste à développer un système industriel de tri à très haut débit de particules millimétriques avec une technique émergente de détection de leur composition chimique à haute fréquence". Les porteurs de ce projet rappellent l'enjeu : de 2 à 7% de la production mondiale annuelle de métaux stratégiques (cobalt, molybdène ou tungstène) sont utilisés pour les catalyseurs.
Dans la catégorie Valorisation des richesses marines, le projet Fibre, porté par la société Frov, vise à concevoir un engin sous-marin léger, peu onéreux, facile à mettre en œuvre, connecté à la surface en haut débit et télé-opéré. "Cet engin, capable d'évoluer à plus de 2.000m de profondeur, ouvre d'immenses perspectives d'exploration (ressources sous-marines mais aussi écosystèmes biologiques)".
Enfin, dans la catégorie Chimie du végétal, le projet Bob, porté par Biométhodes, vise à valoriser des résidus agricoles et forestiers non-alimentaires (pailles, tiges, bois…) en produisant des "biocarburants avancés et des composés chimiques biosourcés".
Le projet Move2Chem, porté par VeoliaEnvironnement avec la SAS Pivert et Sofiprotéol, vise quant à lui le développement d'une "filière de valorisation des effluents et déchets issus des industries agroalimentaires, en les transformant en molécules chimiques destinées à créer de nouveaux matériaux et produits".