Le ministère du développement durable se veut rassurant : ''ce programme est en préparation depuis plusieurs années, il n'y a aucun signal sanitaire, ce n'est pas un problème de pollution des sols'', explique Laurent Michel, directeur général de la prévention des risques. ''Il s'agit juste de vérifier, car à l'époque la dépollution n'a peut-être pas été faite comme il fallait'', ajoute-t-il. L'objectif est de s'assurer que les pollutions éventuellement présentes dans les sols ne dégradent pas l'air intérieur des locaux, les aires de jeu et le réseau d'eau potable.
Pour la première vague d'analyse 1.200 établissements répartis sur 70 départements sont concernés. 1.000 autres seront analysés à partir de début 2012. Le choix de ces établissements s'est appuyé sur la base de données des anciens sites industriels, l'analyse des archives et de l'histoire industrielle de la région et la densité de population.
La méthodologie à mettre en œuvre a été mise au point suite à une série de tests effectués sur sept établissements. Les analyses seront effectuées en période scolaire sur les sols, les gaz qu'ils contiennent et sur l'air intérieur des bâtiments. Les polluants recherchés dépendront des anciennes activités du site industriel. S'il s'agit d'un ancien garage automobile par exemple, il faudra recherche les concentrations en hydrocarbures, en solvant de dégraissage et en métaux lourds. Pour chaque établissement, une durée d'environ 25 semaines est à prévoir entre la première visite et la fin des diagnostics. La première vague de diagnostics débutera mi-juillet et devrait durer 2 à 3 ans environ.
''Si une pollution est retrouvée, on recherchera l'entreprise responsable'', explique Laurent Michel. Les travaux éventuels devront donc être effectués par les maîtres d'ouvrage. Dans le cas des sites orphelins, l'ADEME interviendra. Les travaux consisteront à recouvrir les terres polluées ou si cela est possible de les enlever pour les remplacer. Pour l'air intérieur, il s'agira de mettre en place une aération régulière ou une ventilation permanente des locaux. Mais les ministères sont confiants : ''sur les diagnostics tests, il n'y a pas eu de problème majeur'', précise Laurent Michel. ''Dans un cas, nous avons retrouvé de l'huile usagée provenant du garage à proximité mais nous n'avons pas relevé d'impact pour les élèves dans les classes'', ajoute-t-il.
L'ensemble du programme devrait coûter 50 millions d'euros. Il sera financé par les ressources allouées au Grenelle.