Partant de ce constat, cinq universitaires, membres de l'association Cyclomonde, ont parcouru près de 5.000 km de train et 1.500 km de vélo durant l'été, et ont rencontré des associations oeuvrant à la préservation des ressources aquatiques en Russie (région du Lac Baïkal) et en Mongolie.
L'objectif visé par ce voyage était plus précisément de prendre conscience de la façon dont d'autres peuples gèrent leurs ressources en eau, et ce, dans des pays où celle-ci est moins abondante qu'en France, expliquent les étudiants.
Dans un même temps, les membres de Cyclomonde se sont intéressés à la fois à l'eau en tant que ressource indispensable à l'homme, mais également à l'eau en proie à la pollution ou encore à la surconsommation pour des besoins domestiques ou industriels.
Rejets d'eaux usées industrielles, pollution atmosphérique et tourisme incontrôlé
La découverte du lac Baïkal en Sibérie a constitué la principale étape des voyageurs. En effet, si ce lac est à la fois le plus ancien et le plus profond au monde (1.637m), il constitue surtout un symbole fort puisqu'il abrite à lui seul 20% du volume mondial total réserves en eau douce.
L'immensité de ses eaux renferme par ailleurs une faune et une flore extrêmement riches dont de nombreuses espèces endémiques comme l'Omoul, un poisson très prisé des pêcheurs locaux et le Nierpa, un phoque vivant uniquement dans les eaux du Baïkal, relatent les étudiants.
Or, la pureté de son eau est de plus en plus menacée par la pollution anthropique indiquent les associations Great Baikal Trail et Baikal Environmental Wave, rencontrées par les étudiants au cours de leur périple.
Aussi, les eaux usées de l'usine de pâte à papier de Baikalsk au sud-est du lac, mais aussi les rejets de la ville d'Oulan Oude par l'intermédiaire de la Selenga (le principal affluent du lac), constituent d'importantes sources de pollution.
L'activité agricole, les exploitations minières, ainsi que l'activité d'une autre usine de pâte à papier à Selenginsk, y sont également pour beaucoup.
Par ailleurs, explique l'association Baikal Environmental Wave aux étudiants, la pollution atmosphérique, résultant de l'industrialisation lourde dans la région d'Irkoutsk constitue également une source d'inquiétude car elle pollue le lac en se concentrant dans les précipitations.
Le tourisme non contrôlé, enfin, représente une autre menace pour les écosystèmes notamment à cause de l'absence de système de collecte d'ordures sur les pourtours du lac.
En Mongolie, les membres de Cyclomonde se sont également attachés aux problèmes liés à l'eau ''à boire'', à commencer par leur propre approvisionnement. Après avoir passé la frontière mongole, la steppe nous est enfin apparue. Les rivières se sont faites plus rares et la gestion de notre propre réserve d'eau est devenue plus compliquée, expliquent-ils.
Quant aux comportements des populations vis-à-vis de l'eau en général, là encore leur rapport à l'eau est très différent du nôtre : ils n'ont ni toilettes, ni eau courante et sont bien loin de consommer les 150 litres d'eau qu'un français consomme en moyenne chaque jour.
Un film de 26 minutes réalisé par les étudiants et retraçant leur expérience et leurs conclusions est actuellement en cours de montage. Des conférences mais aussi des expositions photographiques sur le thème de l'eau auront également lieu à Lyon le 20 octobre, à Paris le 26 novembre et Orsay en janvier 2009.
Le projet s'inscrit par ailleurs dans la durée puisqu'il conclura une série de projets menés par l'association Shark Kayak et l'Institut national des Sciences appliquées de Lyon (INSA).