Le déploiement croissant des énergies renouvelables dans l'Hexagone change la dynamique du marché de l'emploi. Tel est le constat du nouveau baromètre annuel Komete (1) (Kyu Observatoire métiers-tendance-emplois) du secteur de l'énergie dressé par Kyu, cabinet de conseil spécialisé dans l'emploi et la formation. L'analyse d'offres d'emploi collectées en 2020 et 2021, impliquant plus précisément la production et la distribution de l'énergie, montre une difficulté sectorielle à l'embauche bien plus forte que la moyenne nationale : en 2020, l'indice des tensions était deux fois supérieur à la moyenne. La production et la distribution de l'énergie ne représentent cependant que 1,5 % de la masse salariale totale en France, soit 182 000 postes.
Évolution du nombre d'offres d'emploi dans le secteur de l'énergie par région, entre 2020 et 2021.© Komete / Kyu
Malgré une tendance à la baisse depuis 2019 (sur le plan sectoriel comme national), entraînée par l'optimisation de certaines activités notamment, un nouveau facteur maintient cette tension : l'inadéquation géographique. « Le développement des renouvelables entraînant une décentralisation de la production d'énergie, il peut générer des besoins plus diffus sur le territoire quand les besoins liés à la production d'énergie étaient plus concentrés autour de certains bassins d'activité », énoncent les experts de Kyu. Certains territoires, comme les Pays de la Loire ou la Nouvelle-Aquitaine, connaissent de très fortes hausses de leurs besoins en recrutement, mais toutes les catégories professionnelles ne sont pas égales face à cette décentralisation. « En termes de mobilité, les ingénieurs ne posent pas de problème, mais les niveaux bac pro sortent rarement de leur département », expliquent les experts.
Article publié le 23 mai 2022