Actuellement l'Europe produit déjà plus de 3% de son électricité grâce au vent. La capacité installée atteint 50.000 mégawatts (MW) avec un record l'année dernière : 7.500 MW de puissance ont été construits. Ces installations produisent en moyenne 100TWh par an. D'ici 2020, la filière éolienne estime pouvoir mettre en œuvre 180.000 MW et produire 500TWh soit 16% des besoins européens en électricité.
Les ambitions de la filière éolienne ont bien évidemment été accueillies positivement par les politiques présents à la conférence. Avec la menace du changement climatique, nous avons seulement peu de temps pour éviter la destruction de la planète. L'accroissement des énergies renouvelables qui est nécessaire, ne sera possible que si le développement de l'éolien sur terre et en mer, est avancé aussi fortement que possible, a déclaré le représentant de la présidence allemande de l'Union européenne, Michael Müller.
Reste désormais à mettre en place les outils et les politiques suffisamment incitatives pour réaliser ces objectifs. Pour Mechtild Rothe, vice-président du Parlement européen, il est nécessaire que la nouvelle cible de 20% soit traduite en plans d'action nationaux, avec des cibles contraignantes spécifiques pour chaque secteur notamment pour l'électricité, le transport, le chauffage et le refroidissement. Elle a invité la Commission européenne à mener rapidement des négociations avec chacun des 27 États membres et a insisté sur le partage équitable des efforts.Chaque pays a un potentiel énorme. Je n'ai jamais entendu parler d'un seul pays au monde où le vent ne souffle pas et où le soleil ne brille pas. Il est inacceptable que certains États membres continuent de soutenir que seuls les pays riches peuvent se permettre les énergies renouvelables, a-t-elle expliqué.
La Commission européenne par la voix de Beatriz Yordi, commissaire européen, s'est voulue rassurante sur les conditions de négociation avec les États membres en soulignant qu'elle tiendra compte des différences en termes de potentiel et de coûts entre les pays de l'UE. Mais elle a bien précisé que les plans nationaux étaient cruciaux et estime que s'ils sont correctement fixés, l'énergie éolienne pourrait fournir 12% de la consommation totale de l'électricité de l'UE en 2020.
De son côté, l'industrie éolienne invite l'union européenne à assurer la stabilité légale sur l'électricité renouvelable et à mettre en place un cadre juridique amélioré avec des directives claires. À ce sujet, la Commission a indiqué qu'elle proposerait un nouveau cadre juridique pour l'énergie renouvelable à l'automne prochain, après les négociations avec les États membre.
Par ailleurs, la filière éolienne mise beaucoup sur l'éolien offshore. La conférence a consacré de nombreuses sessions à ce secteur et il semblerait que de nombreux pays aient envoyé des signaux positifs. Le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas continueront le développement de cette énergie renouvelable. On s'attend à ce qu'une deuxième vague des pays européens se lance dans ce secteur dans les trois années à venir, notamment l'Allemagne, la Suède et la France. Mais il reste de nombreuses difficultés à lever pour faciliter les procédures.
Pendant quatre jours, les professionnels de l'énergie éolienne ont ainsi analysé et discuté des étapes nécessaires à franchir pour satisfaire une grande partie des besoins européens en électricité par l'énergie éolienne. La conférence de cette année a accueilli plus de 5.000 participants provenant d'environ 50 pays et représentant plus 200 sociétés ce qui témoigne du dynamisme du secteur. Pour Peter Ahmels, Président de la conférence et ancien Président de l'association allemande de l'énergie éolienne, la nouvelle cible européenne est signal politique clair qui augure le commencement d'une deuxième révolution industrielle.