Une étude (1) , réalisée par le laboratoire de physique et chimie de l'environnement du CNRS à Orléans, montre que les concentrations en particules fines (PM10) dans le métro parisien sont très variables d'une station à l'autre, ainsi qu'au cours de la journée. « Il est nécessaire d'effectuer des mesures du suivi du contenu en particules fines dans un nombre significatif de stations (et non pas trois comme actuellement) », plaide le document, qui recommande d'étendre le suivi à au moins une dizaine de stations. L'étude s'appuie sur une série de mesures conduites avec un mini-compteur d'aérosols portatif.
Respire et le Syndicat autonome de la RATP, qui ont commandé l'étude, jugent que « les données [du dispositif de surveillance de la qualité de l'air] de la RATP sont trompeuses », car « les valeurs ne correspondent pas à la pollution réelle dans les stations ». Ils « [exigent] qu'un véritable système de surveillance de la qualité de l'air soit mis en place et que ses données soient accessibles publiquement en permanence ».
Le RER plus pollué que le métro
Concrètement, l'étude fait ressortir plusieurs tendances. Tout d'abord, les stations bien ventilées présentent des niveaux de concentrations en particules fines proches de celles de l'air extérieur. C'est le cas, par exemple, de la station Franklin D Roosevelt sur la ligne 1. À l'inverse, les stations moins bien ventilées présentent un excès de PM10 d'« au moins plusieurs dizaines de microgrammes par m3 (μg/m3) d'air ». C'est le cas des stations Abbesse et Alexandre Dumas, toutes deux sur la ligne 2, qui affichent des concentrations moyennes en PM10 de respectivement 50 et 80 μg/m3, soit deux à trois fois plus qu'en surface.
L'étude signale ensuite que le RER présente les niveaux de pollution aux PM10 les plus élevés. La station Auber affiche des concentrations comprises entre 50 et 250 μg/m3 (deux à huit fois plus qu'en extérieur). « Les tunnels à voie unique pourraient favoriser l'expulsion des particules de pollution lors de l'entrée de la rame en station. »
Enfin, les mesures font apparaître de très forts pics de pollution, parfois constatés en grande quantité. « Ils atteignent des valeurs de plusieurs centaines de μg/m3et nécessitant plusieurs minutes pour diminuer », explique le document, ajoutant que « les conditions de freinage des rames pourraient en être la cause principale ».