Au total, 39 désodorisants sous forme de produits de combustion (bougies, lampes berger, encens), d'aérosols, de diffuseurs électriques ou prêts à poser et même des huiles essentielles ont été testés dans des chambres d'émissions où des capteurs ont pu mesurer la concentration en composés organiques volatils (COV), formaldéhyde, benzène, toluène et autres molécules cancérigènes. Résultats, seuls neufs produits sont jugés « acceptables » par l'association. Tous les autres dégradent trop l'air du domicile pour être utilisés, explique UFC.
L'association n'exclut pas de type de produits en particulier car au sein d'une même famille, les résultats varient. Ainsi, certaines bougies sont bien notées alors que d'autres émettent des COV et/ou des molécules irritantes suivant leur formulation. Même constat pour les aérosols qui émettent principalement des molécules irritantes et des allergènes.
Interpellé à l'issue de ces premiers tests en 2004 sur la nocivité des produits dits naturels, UFC Que choisir a, cette fois-ci, intégré de l'encens et des huiles essentielles dans ces tests. Elle en conclu que la référence au « naturel » voire au « bio » ne garantit pas l'absence de nocivité et recommande de ne pas brûler de tels produits. On trouve dans le cocktail de polluants émis du formaldéhyde et du benzène, deux cancérigènes certains, à des niveaux faibles mais néanmoins inadmissibles compte tenu de leur nocivité, explique l'association.
L'association s'attendait pourtant à de meilleurs résultats qu'en 2004 au regard de la mobilisation annoncée par les fabricants au lendemain de la présentation de la première étude, surtout en ce qui concerne l'information des consommateurs et l'étiquetage. Mais il semblerait que les innovations aient été purement marketing et non sanitaires. L'association remarque la prolifération de slogans déroutants tels que « hypoallergéniques », « assainissant », « destructeurs d'odeur » mais rappelle parallèlement les conseils d'utilisation couramment précisés sur les emballages de type « ne pas respirez les aérosols » ou encore « bien ventiler après usage ». Puisqu'au final il faudrait bien aérer après utilisation, l'association n'a qu'un seul mot d'ordre : bannir ces produits et ouvrir les fenêtres.
La nécessité d'aérer est en effet régulièrement rappelée par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail (Afsset) qui travaille sur les polluants de l'air intérieur. Ce secteur de recherche est une préoccupation sanitaire majeure lorsqu'on sait que la population passe 80 à 90% de son temps à l'intérieur de bâtiments. Or l'environnement intérieur (domicile, lieu de travail…) offre une grande diversité de situations d'exposition à de nombreux agents physiques et contaminants chimiques ou microbiologiques liés aux bâtiments, aux équipements, à l'environnement extérieur immédiat et au comportement des occupants. Ainsi, produits de construction et de décoration, d'ameublement, d'entretien, de bricolage, équipements de chauffage et de production d'eau chaude, présence humaine et activités liées aux besoins essentiels (cuisine, hygiène, lavage) ou autres (tabagisme, utilisation de bougies, d'encens, cosmétiques, présence de plantes et d'animaux domestiques), air extérieur…sont autant de sources et vecteurs des pollutions observés à l'intérieur des locaux.
Quelles que soient les études, on rappellera donc ce qui devrait désormais être un réflexe : contre la pollution de l'air intérieur, il convient d'aérer quotidiennement les pièces.