En effet, Eurostar se fixe comme premier objectif de réduire ses émissions de CO2 de 25% par voyageur et par trajet d'ici 2012. Même si elle rappelle que l'impact en terme de CO2 d'un voyage en train entre Paris ou Bruxelles et Londres est déjà 10 fois moindre qu'un voyage équivalent en avion, la société semble vouloir aller plus loin. Pour atteindre cet objectif, elle prévoit de diminuer la consommation électrique de son matériel roulant, d'optimiser la capacité de ses trains et d'améliorer la qualité d'électricité utilisée sur le réseau ferré. Pour cela, elle mise notamment sur l'installation de compteurs d'énergie sur les trains afin d'aider les conducteurs à conduire de façon la plus économique possible, la mise en place de nouveaux contrôles pour l'éclairage, le chauffage et la climatisation des trains afin de réduire la consommation d'électricité, la collaboration avec les fournisseurs notamment Eurotunnel et Network Rail, le gestionnaire du réseau ferroviaire en Grande-Bretagne, afin d'optimiser l'électricité utilisée sur le réseau ou encore l'introduction du concept d'efficience énergétique au cœur de la rénovation des trains ayant atteint la moitié de leur durée de vie. Le public est de plus en plus concerné par l'environnement et chaque entreprise doit prendre ses responsabilités. L'initiative d'Eurostar prend place à un moment où se développe la prise de conscience face au réchauffement climatique, explique Guillaume Pepy, Président d'Eurostar.
Concernant les émissions de CO2 résiduelles, la société Eurostar envisage d'investir dans des projets de compensation pour que ses trajets soient neutres en CO2. Dans ce cadre elle prévoit de collaborer avec plusieurs organismes de protection de l'environnement pour réaliser des projets de compensation qu'elle souhaite transparents, efficaces et pertinents. Contrairement à d'autres transporteurs qui proposent à leurs clients de contribuer volontairement pour compenser leurs émissions de CO2, nous proposerons des voyages neutres en CO2 tout en prenant à notre charge les coûts liés à cette compensation. C'est une première dans le domaine des transports, se félicite Guillaume Pepy.
Outre l'objectif de réduction de CO2, le Programme « Voyage Vert » d'Eurostar comprend également des objectifs de réduction de la consommation de ressources naturelles. Concrètement la société prévoit de réduire l'utilisation de papier en adoptant le billet électronique et le billet à code-barre téléchargé sur téléphone mobile, en développant le marketing direct par e-mail et l'information via Internet. Pour les applications où le papier demeure indispensable, le papier sera recyclé ou proviendra de fournisseurs qui s'engagent sur un programme de reboisement.
Côté déchet, Eurostar prévoit de trier et de recycler tous les déchets produits à bord des trains, y compris la nourriture, de s'assurer que tous les articles jetables à bord (par exemple les gobelets, assiettes, serviettes) sont biodégradables ou entièrement recyclables, de recycler les anciens uniformes et de trier et recycler les déchets des gares et bureaux. D'ici 2009, la société prévoit de recycler 80% des déchets et de ne rien envoyer en sites d'enfouissement.
Concernant la consommation d'eau, il est prévu de réutiliser l'eau servant au nettoyage des trains à Temple Mills le nouveau dépôt de Londres et d'étudier la possibilité de recueillir l'eau de pluie.
Par ailleurs, Eurostar s'engage d'ici 2008 à remplacer les éléments réfrigérants utilisés pour le système de climatisation à bord des trains par des éléments moins nocifs pour l'environnement soit sept ans avant le délai prescrit par l'Union européenne.
Pour réaliser ce projet plutôt ambitieux la société ferroviaire compte bien solliciter ces fournisseurs, contractants et partenaires. Un audit environnemental complet du groupe est en cours, afin de s'assurer que tous les aspects et tous les acteurs sont bien pris en compte.