Après que le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté, le 9 mars dernier, la demande de fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), l'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN), qui a déposé cette demande depuis fin 2008, a décidé de faire appel de cette décision.
Le collectif rassemble des associations et communes françaises, allemandes et suisses. Ce mardi 19 avril, l'ATPN a réitéré sa demande ''de suspension complète et immédiate '' de la centrale la plus vieille de France exposée à des risques sismiques et d'inondations. Le collectif a saisi les ministres de l'écologie, de l'économie et de l'industrie, ainsi que le président de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), a annoncé Corinne Lepage, avocate de l'ATPN et eurodéputée (ADLE/Cap 21).
''Poursuivant les actions qu'elle a engagées de longue date, l'ATPN fonde sa demande sur la sous-estimation des risques sismique et inondation, dont la catastrophe (nucléaire au Japon survenue le 11 mars, ndlr) de Fukushima vient de donner une illustration dramatique des conséquences, mais aussi sur l'absence de conformité s'agissant des rejets dans l'eau et également la multiplication des incidents dans le fonctionnement de la centrale'', a indiqué Corinne Lepage.
Début de la visite décennale du réacteur n°2 de la centrale
L'ATPN saisit les ministères concernés alors que des élus locaux appellent aussi à la fermeture du site. Un collectif de militants écologistes a également commencé hier ''un jeûne de durée indéterminée'' devant la Préfecture de Colmar (Haut-Rhin) pour demander au gouvernement ''de promulguer une loi de sortie du nucléaire en moins de 10 ans''. Dans le même temps, ce lundi 18 avril a débuté la 3ème visite décennale du réacteur n°2 de la centrale opérée par l'ASN pour autoriser ou non son exploitation dix années supplémentaires. L'ASN doit rendre fin juin, son avis sur la poursuite de l'exploitation du réacteur n°1. L'autorité devrait se prononcer d'ici fin 2012 sur le réacteur n°2.