Le premier syndicat agricole FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), avec une trentaine d'organisations, s'engagent, ce mardi 14 novembre, à définir une "trajectoire" de solutions pour "continuer à produire dans des conditions optimales" tout en "économis[ant]" les produits phytosanitaires.
Les organisations se disent prêtes à "[se] mobiliser, dans un échéancier défini", permettant de développer des variétés résistantes aux maladies et aux ravageurs, mettre sur le marché des solutions de biocontrôle et des solutions de substitution des produits "de traitement les plus impactants", développer les outils d'aide à la décision et l'agriculture de précision (robotique, outils numériques).
Les organisations signataires veulent aussi amplifier la formation initiale et continue et le conseil des exploitants (Certiphyto) sur les pratiques plus économes en intrants, dans le cadre du plan national de réduction de leurs recours (Ecophyto). "Nous sommes prêts à relever l'objectif du plan Ecophyto II avec une diminution de l'utilisation, des risques et des impacts des produits phytosanitaires de 25% en 2020 et de 50% à 2025 et si les solutions des acteurs le permettent, nous irons au-delà".
La FNSEA et ses partenaires appellent à accélérer les moyens de la recherche publique et privée pour déployer les alternatives "possibles", en plein débat sur le renouvellement de l'herbicide glyphosate au niveau européen. Et la position du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot de vouloir ré-homologuer la substance pour une durée de trois ans. La présidente de la FNSEA a déploré "le manque de réalisme" du ministre sur ce délais tant que "l'on ne dispose pas de solution équivalente de remplacement". Selon elle, une alternative qui pourrait prendre dix ans à mettre en œuvre, en se référant au PDG de l'Inra. Christiane Lambert a aussi rappelé "le pragmatisme" de M. Hulot, concernant la question du nucléaire et sa décision de reporter l'échéance prévue par la loi de transition énergétique. "Il s'agit de proposer une trajectoire de solutions et non d'interdictions au Gouvernement", réaffirment les organisations.
L'accord UE/Canada (Ceta), entré provisoirement en vigueur,"laisse la possibilité à 46 substances interdites en France d'entrer sur le territoire", a ajouté Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Concernant l'interdiction en France des pesticides néonicotinoïdes à compter de septembre 2018, "il n'y a aucune alternative sur certaines cultures. Il faudra des dérogations dans ces cas jusqu'à 2020", a aussi estimé Claude Cochonneau, président des Chambres d'agriculture (APCA).