Ce 9 novembre, France Stratégie, le cercle de réflexion rattaché à la Première ministre, a publié la première note (1) de sa mission d'évaluation des impacts macroéconomiques de la transition écologique de l'Hexagone.
L'économiste Jean Pisani-Ferry préside cette mission que lui a confiée Élisabeth Borne, en septembre dernier. Il chiffre à 70 milliards d'euros en 2030 (soit 2,5 points de PIB) les besoins d'investissements supplémentaires, publics et privés, nécessaires à la transition climatique de la France (hors coûts d'adaptation à ce stade). Ce financement concerne la substitution des combustibles fossiles par les énergies renouvelables et le nucléaire, ainsi que la rénovation thermique des bâtiments, les infrastructures de transport, et intègre aussi les achats de biens durables des ménages.
À moyen terme (2030), il faudrait donc « miser sur les technologies déjà fiables, et donc combiner substitution du capital aux énergies fossiles et efforts de sobriété. Il ne faut pas se cacher les coûts économiques de ces efforts », explique la note. À court et moyen termes, les investissements publics devraient être consacrés à la rénovation thermique des bâtiments publics, aux infrastructures, à la recherche et développement, « mais aussi à soutenir les efforts des entreprises et ménages insuffisamment solvables » vers les solutions alternatives aux énergies fossiles et l'amélioration de l'efficacité énergétique, préconise Jean Pisani-Ferry.
Par ailleurs, la planification des actions publiques devrait reposer sur une « trajectoire de prix implicite du carbone », car, « même en l'absence d'une fiscalité du carbone, cela permet de garantir un minimum de rationalité des choix publics », ajoute l'économiste. Enfin, concernant le long terme (2050), « des efforts d'orientation du progrès technique peuvent porter leurs fruits », estime-t-il, pour parvenir à « l'objectif de neutralité climatique (qui) est très probablement à notre portée ».
Le rapport complet de France Stratégie est attendu au printemps 2023.