Mardi 2 février, la Métropole du Grand-Paris a annoncé un report d'au moins six mois de la troisième étape de déploiement de sa zone à faibles émissions (ZFE).
Initialement, à partir de juillet 2022, les restrictions de circulation au sein des communes situées à l'intérieur du périmètre de l'autoroute A86 devaient être étendues aux véhicules Crit'Air 3. Cette interdiction des véhicules à essence immatriculés entre janvier 1997 et décembre 2005 et des diesels immatriculés entre janvier 2006 et décembre 2010, « n'interviendra pas avant début 2023 », explique la collectivité. Actuellement, le dispositif concerne les véhicules Crit'air 4, Crit'Air 5 et non classés, c'est-à-dire les véhicules à essence immatriculés avant janvier 1997 et les diesels d'avant janvier 2006.
Deux attentes déterminantes
La métropole explique que l'inclusion des véhicules Crit'Air 3 « sera légitimement examinée par le conseil métropolitain (…) au printemps 2022 ». Pour prendre sa décision, la collectivité attend notamment que « toutes les études d'impact [soient] conduites avec l'ensemble des partenaires ».
La métropole attend surtout que l'État se positionne sur deux de ses attentes. Elle demande, d'abord, à être reconnue comme territoire d'expérimentation pour la mise en œuvre d'un prêt à taux zéro (PTZ), afin de diminuer le reste à payer des ménages les plus modestes. Elle souhaite aussi pouvoir bénéficier de la mise en place du contrôle sanction automatisé (CSA). « Ces deux paramètres [sont] déterminants pour la suite du calendrier de la ZFE », prévient Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand-Paris.
Pour rappel, la ZFE francilienne est devenue effective en juillet 2019, avec l'instauration d'une restriction de circulation des véhicules Crit'Air 5 et non classés au sein des communes situées à l'intérieur du périmètre de l'autoroute A86. Deux ans plus tard, en juin 2021, la restriction de circulation a été étendue aux véhicules Crit'Air 4. Ce premier renforcement devait initialement intervenir en janvier 2021. Outre le renforcement prévu en juillet prochain et reportés à 2023, le projet initial prévoyait deux autres étapes : l'interdiction des Crit'Air 2 (soit l'ensemble des véhicules à essence immatriculés avant janvier 2011 et l'ensemble des diesels) partir de janvier 2024 ; et un objectif « 100 % véhicules propres » à partir de 2030.