Pour la première fois, des chercheurs du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Montpellier ont établi un lien direct entre la pollution environnementale subie au cours de la grossesse, et la malformation génitale du garçon.
L'anomalie congénitale du sexe du nouveau-né est l'hypospadias, une malformation de l'urètre. Selon le rapport de l'Institut national de veille sanitaire (INVS) de 2011, sa fréquence augmente dans le Sud de la France. Plusieurs études avaient déjà tenté d'établir un lien entre la pollution pendant la grossesse et les malformations génitales. En vain, explique le Centre hospitalier.
Mais aujourd'hui, les équipes d'endocrinologie pédiatrique et d'hormonologie, et de chirurgie pédiatrique du CHRU démontrent que "l'exposition professionnelle, habitationnelle ou domestique, et a fortiori leur association, augmente fortement le risque de malformation génitale".
Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique mené depuis cinq ans au sein du Centre hospitalier de Montpellier, rappelle Gérard Bapt, député de la Haute-Garonne et président du groupe Santé Environnement du Plan national Santé Environnement. M. Bapt déclare que cette étude "marque une étape majeure pour la reconnaissance des impacts sanitaires des cocktails de perturbateurs endocriniens et de pesticides". Elle démontre, selon lui, l'urgence de décisions européennes d'exclusion des pesticides et perturbateurs endocriniens, dont les effets sanitaires sont les plus graves.