Avec une économie à l'arrêt, la pandémie de Covid-19 a, sans surprise, eu plusieurs effets induits sur les marqueurs environnementaux en France. En premier lieu, la diminution estimée des émissions de gaz à effet de serre (GES) est de 45 millions de tonnes. La baisse, pour 2020, des émissions de GES dans le pays est estimée entre 5 et 15 %, avec une forte incertitude sur la reprise au deuxième semestre. Au niveau mondial, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit un recul global de 5 % pour l'année en cours.
La qualité de l'air en France s'est aussi améliorée, surtout dans les grandes villes, avec la baisse des trafics routier et aérien. Mais la stagnation du taux de particules fines, en particulier sur le nord de la France, montre à quel point l'agriculture est contributrice de la pollution atmosphérique, bien aidée par une météo printanière particulièrement chaude et sèche.
Les baisses de consommation de gaz et d'électricité sont, quant à elles, à relier avec un secteur industriel à l'arrêt.
La relance verte qui s'opèrera en France en sortie de crise demeure la grande inconnue. Le Haut conseil pour le climat (HCC) a proposé 18 pistes pour assurer une relance verte. « Dans l'urgence, le risque est de retourner assez rapidement sur ce que l'on sait faire, nos méthodes d'avant, car c'est rassurant. Or, il faut canaliser les efforts vers les pratiques à neutralité carbone ; mais ça ne va pas se faire de soi », prévient Corinne Le Quéré, climatologue franco-canadienne et présidente du HCC.