Le projet de canal Seine-Nord, dont la première pierre a officiellement été posée en 2011 à Nesle (Somme) par Nicolas Sarkozy, pourrait être à nouveau être retardé. Relancé par le Grenelle de l'environnement en 2008, le canal à grand gabarit Seine-Nord-Europe devrait permettre le report vers la voie d'eau de 4,5 milliards de tonnes de marchandises par kilomètres par an, soit une économie annuelle de 250.000 tonnes de dioxyde de carbone.
Les travaux du canal Seine-Nord Europe devraient commencer avant la fin de l'année 2017. Long de 107 km, ce canal à haut gabarit reliera Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord) où il rejoindra le réseau de 20.000 kilomètres de voies navigables des pays du nord de l'Europe.
Mais pour des raisons financières, le projet de Canal Seine-Nord, soutenu par les élus des Hauts de France, pourrait ne pas voir le jour si les financements adéquats ne sont pas rassemblés. Dans le contexte de rigueur budgétaire, le gouvernement a décidé de geler les investissements des grandes infrastructures de transport.
4,5 milliards d'euros
D'un coût évalué à 4,5 milliards d'euros, son financement est réparti entre plusieurs acteurs : 1,8 milliard pour l'Union européenne, un milliard pour les collectivités territoriales, un milliard pour l'État et les 700 millions restants, financés par emprunt, dont le premier ministre Edouard Philippe a pointé en juillet l'absence de recettes correspondantes.
"L'opportunité du projet n'est pas remise en cause", a souligné Brune Poirson lors d'une séance houleuse de questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 9 août. "Cependant, le financement n'est pas bouclé", a averti la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "On ne peut pas promettre ce qu'on ne peut financer. Nous devons trouver de manière pragmatique des solutions soutenables". Ces solutions seront revisitées à l'occasion des Assises de la mobilité qui se tiendront cet automne, a précisé la ministre.