En effet selon l'UE, 88 % des stocks sont surexploités (contre une moyenne mondiale de 25 %) et 30 % sont ''hors des limites biologiques de sécurité'', c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas se reproduire au rythme normal parce que la population de reproducteurs est devenue insuffisante. Dans bon nombre de pêcheries, nous continuons à pêcher deux ou trois fois plus que ce que les stocks halieutiques peuvent supporter, déplore la Commission qui estime que cette surcapacité des flottes est économiquement ''inefficace'' parce que non seulement elle épuise les stocks mais également parce qu'elle elle réduit de façon constante les profits du secteur.
La Commission entend reconstituer les stocks les plus menacés tout en garantissant que le poisson puisse rester une source fiable de revenu pour les pêcheurs. Pour ce faire, elle envisage de réduire les flottes de pêche et mettre en place de droits de production transférables. L'utilisation d'instruments du marché comme les quotas transférables serait une technique efficace et moins chère pour réduire la surcapacité de la flotte européenne, précise le livre Vert. S'inspirant du modèle norvégien, la Commission entend ainsi remplacer les quotas de captures nationaux par des quotas individuels que chaque pêcheurs pourrait vendre ou échanger sur un marché privé. Ces mesures seront au centre du conseil des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche qui se tient ce jeudi 23 avril et vendredi à Luxembourg.
Pour Charles Braine, responsable du programme pêche durable au WWF-France, à l'heure du Grenelle de la mer, de la crise du cabillaud dans le Nord Pas-de-Calais et de l'ouverture de la pêcherie du thon rouge, la Commission a produit une critique honnête des dysfonctionnements en matière de politique des pêches.
Le Livre Vert ouvre une consultation avec toutes les parties concernées qui durera jusqu'au 31 décembre 2009. A la suite de la consultation, la Commission européenne présentera une proposition de réforme de la politique commune des pêches qui devrait être définitivement adoptée en 2012 et entrer en vigueur en 2013.