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Alors que l'ancienne station comptait 3.000 m3 de bassins, la nouvelle en compte 12.700m3 et un litre d'eau passe désormais 70 heures dans la station contre 16 auparavant. En effet, afin de répondre aux exigences de traitement demandées par la Loi sur l'eau, la nouvelle station traite les pollutions carbonées, azotées et phosphorées, contrairement à l'ancienne station qui ne traitait biologiquement que les pollutions carbonées. Ainsi, après un dégrillage permettant d'enlever les gros déchets, les effluents sont dessablés et dégraissés. L'eau est ensuite répartie dans deux bassins d'aération de 32 mètres de diamètre. L'élimination du carbone, de l'azote et du phosphore y est assurée par voie biologique ainsi que par voie physico-chimique pour augmenter les performances de traitement du phosphore. L'eau est ensuite orientée vers deux décanteurs secondaires où l'eau est séparée des boues qui se déposent au fond par gravitation. L'eau épurée rejoint par débordement le canal de rejet, dans lequel elle est comptabilisée et prélevée pour vérifier sa conformité aux normes préfectorales.
Les boues sont récupérées par un système de succion qui les renvoie dans le bassin biologique : une partie d'entre elles est conservée pour maintenir la charge nécessaire à l'épuration biologique tandis que l'excédent est envoyé vers la « filière boue ».
Des boues séchées sous serre
Composées d'une grande quantité d'eau, de matières organiques fermentescibles et de matières minérales, les boues sont les seuls déchets issus de la station potentiellement valorisables. L'enjeu du traitement est donc d'améliorer leur qualité dans une optique de compostage en milieu agricole, mais aussi de réduire leur volume pour diminuer leurs coûts de stockage et de transport.
Afin de limiter la consommation d'énergie du site et de faciliter le recyclage des boues de la station, le maître d'œuvre a choisi de sécher les boues grâce à une serre solaire. Après avoir été égouttées, épaissies et pressées, les boues sont envoyées dans une serre de 1.000 m2 où elles resteront un mois. Le lit de boue est réchauffé par le rayonnement solaire. L'eau qu'il contient s'évapore. L'air humidifié est évacué pour maintenir un niveau hygrométrique optimal dans la serre.
Au final, le traitement permet de réduire de trois à cinq fois le volume des boues de même que leur concentration en eau : le produit fini ne comporte plus que 20% d'eau contre 85% avant traitement. Une fois séchées, les boues sont évacuées vers un site de compostage voisin qui se charge de la gestion de leur épandage agricole.
La station traite désormais les eaux usées de 40.000 équivalent-habitants, contre 30.000 auparavant. La nouvelle usine, construite par France Assainissement, filiale de Degrémont, Groupe Suez Environnement, aura coûté 11,8 millions d'euros financés par le Syndicat, l'Agence de l'Eau Seine Normandie et le Conseil Général de l'Oise.