Il aura fallu dix ans pour poser, ce mardi 12 avril, la première éolienne du premier parc commercial d'éolien en mer de France. « Plus qu'un symbole, c'est une réponse en actes des énergies renouvelables aux défis du climat et de la souveraineté énergétique », a clamé le Syndicat des énergies renouvelables (Ser). Ce parc est situé à environ 20 kilomètres au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). D'une puissance totale de 480 mégawatts (MW), il recouvrira une superficie de 78 km2. Chacune de ses 80 éoliennes affiche une capacité de 6 MW, mesure environ 200 mètres de haut (dont une trentaine immergés) et pèse près de 1 000 tonnes.
L'histoire d'un projet en retard
Cette première en France n'est évidemment pas une première en Europe. Le premier parc éolien en mer du monde était danois, en exploitation de 1991 à 2017 au large de l'île de Lolland. Le Royaume-Uni et l'Allemagne, comptant près de 3 000 éoliennes offshore à eux deux, ont aussi précédé la France dans ce domaine. Le premier parc britannique, situé dans la baie de Liverpool, a été mis en service en 2003. Le parc Alpha Ventus, installé aux alentours de l'île allemande de Borkum, est en opération depuis avril 2010. Les États-Unis, quant à eux, ont inauguré leur premier parc éolien en mer en 2016, au large de Rhode-Island.
Prochaine étape : l'alimentation électrique
Le Vole au vent, le bateau transportant les mâts et pales des éoliennes à poser, doit encore effectuer vingt rotations pour compléter le parc jusqu'à la fin de l'année. Dans de bonnes conditions météorologiques, il suffit de vingt-quatre heures pour installer une éolienne sur sa fondation. Dans les jours à venir, la société du parc éolien en mer de Saint-Nazaire (EMSNA), filiale d'EDF Renouvelables chargée de son exploitation, doit mettre le transformateur électrique sous tension pour tester l'alimentation des éoliennes, sous la supervision de General Electric.