Au 1er juin 2019, le prix réglementé de l'électricité a augmenté de 5,9 %, suivi d'une seconde hausse de 1,3 % au 1er août. Ces hausses consécutives ont fait beaucoup parler d'elles. Et une nouvelle hausse, de 4 % cette fois, pourrait s'opérer en janvier 2020. Alors pourquoi un tel renchérissement sachant qu'il concerne l'ensemble des ménages, aussi bien les 25 millions de foyers encore clients de l'énergéticien principal, EDF, que les 8 millions de clients des fournisseurs alternatifs ?
Le contexte social, encore marqué par les manifestations des gilets jaunes, n'est pas propice. En maintenant dans la durée le prix de fourniture à un niveau stable et raisonnable, le tarif réglementé joue un rôle de protection des consommateurs. Et pourtant, le Gouvernement a choisi de valider ces hausses proposées par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) au regard des évolutions des prix de marché européens. Dans cette décision très politique, d'autres critères entrent en jeu : ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, réorganisation du groupe EDF, négociations avec la Commission européenne, coût de production du nucléaire… Le grand perdant semble être le consommateur.
Pour décrypter cette situation et les tendances, Florence Roussel a invité François Joubert, fondateur d'Ohm Energie, un fournisseur alternatif, et Vincent Licheron, expert de la défense des consommateurs, ancien porte-parole de la CLCV sur ces questions.