Dix ans après la catastrophe de l'usine AZF (1) , qui a fait 31 morts et plus de 2.500 blessés, s'ouvre jeudi à Toulouse le procès en appel qui durera quatre mois. Les prévenus, Serge Biechlin, ancien directeur d'AZF, et la société Grande Paroisse, exploitante du site et filiale de Total, devront à nouveau répondre d' "homicides et blessures involontaires", "destructions et dégradations involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie" et "infractions au code du travail".
Deux ans auparavant, en novembre 2009, le tribunal correctionnel les avait relaxé "au bénéfice du doute". Le Parquet, qui avait requis trois ans de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre Serge Biechlin et 225.000 euros contre Grande Paroisse, a immédiatement fait appel.
Alors que la thèse accidentelle avait été retenue par la justice en première instance, sur la base d'une enquête de six ans qui avait conclu à l'accident chimique, Total continue à remettre en cause cette thèse. Le groupe, qui a commandé un rapport à l'ex-juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, a relancé la thèse de l'attentat terroriste en assignant le 9 février dernier l'Etat en responsabilité devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris.