« Notre ambition est d'arrêter le cercle vicieux et de réinnerver le réseau ferroviaire des petites villes, de ces zones rurales ou périurbaines qui alimentent les grandes lignes, affirme Norbert Féraud, directeur adjoint de la recherche et de l'innovation de la grande école d'ingénieurs, IMT Mines d'Albi. Notre projet peut ainsi contribuer à augmenter la capillarité du réseau pour complémenter et massifier le transport ferroviaire. » Le projet en question, annoncé en avril dernier et lancé depuis le début du mois de septembre, est un « écotrain ».
Une navette électrique autonome
Ce nouveau modèle de navette électrique transportera jusqu'à trente passagers et sera doté d'une autonomie maximale d'une centaine de kilomètres, grâce à sa batterie de 219 kilowattheures (kWh) rechargée quotidiennement. « Notre concept pourra également s'appliquer à du "micro-fret", pour la livraison de petits colis », complète Norbert Féraud.
Alimentation à l'énergie solaire
Outre la navette elle-même, le projet de l'IMT Mines d'Albi compte sur une innovation complémentaire. Pour recharger la batterie électrique de son futur « écotrain », la grande école tarnaise mise sur l'installation de plusieurs centrales solaires photovoltaïques reliées à des dispositifs de stockage. « Un minimum de 5 mégawatts (MW) sera nécessaire pour chaque ligne, avance Norbert Féraud. Chaque centrale permettra d'alimenter le rechargement des batteries des trains, d'une part, mais aussi les activités socio-économiques de proximité, d'autre part », suivant un modèle d'autoconsommation collective pour le surplus d'électricité. Ce volet du projet sera pris en charge par la société Amarenco. Au total, de la conception de la navette elle-même au développement des centrales, cet ambitieux projet demande l'investissement de 50 millions d'euros, mais devrait générer, en retour, une centaine d'emplois locaux.