Elles estiment dans un premier temps que la mise en place d'un programme de développement des énergies renouvelables qui s'appuie sur les initiatives régionales est essentielle pour rattraper le retard de la France par rapport aux autres grandes nations européennes. Ce programme devra intégrer par exemple le maintien des prix d'achat de l'électricité renouvelable, le renforcement de la formation professionnelle ou encore l'élimination des blocages administratifs et politiques qui retardent la mise en œuvre de nombreux projets. L'ARF propose en complément la mise en place d'un programme particulier pour la promotion des énergies renouvelables dans les Régions d'outre-mer afin de favoriser leur autonomie énergétique.
Les Régions misent également sur un engagement de l'État par la création d'une loi de programmation pour les transports intégrant un plan de modernisation à 20 ans des infrastructures ferroviaires, portuaires et fluviales et des mesures budgétaires, fiscales et réglementaires contribuant à réduire le trafic routier au bénéfice des options les moins polluantes et les plus économes. L'ARF soutient notamment la prise en compte du secteur des transports dans le marché européen des quotas d'émission de CO2, l'élargissement de l'assiette de la TIPP au kérosène avion, la suspension du plan de fermeture des gares de fret de la SNCF…
Le lancement d'un programme de rénovation de l'habitat ancien serait par ailleurs bienvenu ainsi que l'adoption de normes environnementales renforcées pour les constructions neuves. Les régions souhaitent notamment le renforcement de la réglementation thermique, la généralisation de l'utilisation du label « Effinergie - habitat ancien », la pérennisation du crédit d'impôt et son extension aux propriétaires bailleurs ou encore la modification du Code de l'Urbanisme pour permettre aux collectivités d'imposer dans les Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) des critères de performance énergétique et d'intégration d'énergies renouvelables.
Concernant la lutte contre le changement climatique, l'ARF rappelle que plusieurs Régions ont entrepris la réalisation de « plans climat » et demande la généralisation de cette démarche et leur articulation avec les Schémas de cohérence territoriale, les documents d'urbanisme et autres documents de planification.
Du fait de leur bonne connaissance des écosystèmes locaux, les Régions entendent également jouer un rôle dans la protection de la biodiversité. Elles souhaitent de ce fait renforcer leur implication dans ce domaine, notamment par l'élaboration de plans régionaux qui, une fois interconnectés, dessineront un réseau national d'aires protégées et de corridors biologiques. Les Régions demandent en outre que soit préservée l'intégrité de la Loi Littoral, en reprenant l'ambition du tiers sauvage pour le littoral français d'ici en 2020 et en abrogeant les dispositions de 2005 qui affaiblissent la protection des rives des lacs de montagne.
Enfin, l'ARF confirme sa demande d'un moratoire sur les cultures d'OGM en plein champ et explique que les Régions souhaitent participer aux négociations sur l'évolution de la Politique Agricole Commune (PAC) afin d'obtenir la gestion des aides directes au niveau régional et orienter ces soutiens vers des mesures agro-environnementales. Elles demandent en parallèle le renforcement de l'agriculture biologique avec l'objectif d'atteindre 10% des surfaces cultivées en 2012 et une réduction drastique sur 10 ans de l'utilisation des pesticides.
Afin de vérifier la bonne mise en œuvre de ces mesures, l'ARF a annoncé qu'elle créera des comités de suivi du Grenelle. Sachant que du fait des compétences qu'elles assument, c'est à travers les Régions qu'un certain nombre de mesures devront être exécutées, l'ARF restera particulièrement vigilante sur les moyens dédiés et espère qu'ils seront à la hauteur des enjeux et des ambitions affichées par le Gouvernement. Les régions rappellent qu'elles ne reçoivent pas toujours les contreparties financières auxquelles elles auraient droit pour assumer les missions qui leur ont été transférées. Elles s'inquiètent donc de voir ce déficit de moyens s'aggraver alors que de nouvelles responsabilités pourraient leur être confiées à l'issue du Grenelle de l'Environnement. Pour Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, il ne s'agit en aucun cas d'augmenter la pression fiscale, mais au contraire, de réorienter la fiscalité dans un sens favorable à l'écologie et au développement durable.