Le 22 juin, le Réseau Sortir du nucléaire et l'ONG Greenpeace France ont déposé, auprès du Conseil d'État, un recours (1) en annulation du décret du 21 avril 2020 relatif à la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Les associations demandent l'annulation du texte qui acte la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires « au-delà de 40 ans, voire au-delà de 50 ans ».
Pour rappel, le Gouvernement prévoit de fermer 14 réacteurs nucléaires de 900 mégawatts (MW) d'ici 2035, dont les deux de la centrale de Fessenheim. Le Gouvernement pose le principe général que l'arrêt des réacteurs (hors Fessenheim) sera à l'échéance de leur 5e visite décennale, soit quand ils auront fonctionné 50 ans. Il estime que ces fermetures sont cohérentes avec la stratégie industrielle d'EDF, qui amortit comptablement les réacteurs de 900 MW sur une durée de 50 ans.
« La prolongation du fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans entraînera des travaux lourds, inédits et coûteux, tout en accroissant la production de déchets radioactifs ingérables », dénoncent le Réseau Sortir du nucléaire et Greenpeace.
Les associations ajoutent que « la prolongation d'une grande partie du parc nucléaire au-delà de la quatrième visite décennale, n'a fait l'objet d'aucune évaluation environnementale, contrairement à ce qu'exigent la réglementation européenne et la jurisprudence récente de la Cour de justice de l'Union européenne ».
De même, les ONG regrettent que le décret « repousse de dix ans l'échéance initialement prévue pour atteindre l'objectif de 50 % de nucléaire dans le mix électrique » qui est fixé en 2035.