Selon une étude mondiale, parue ce mardi 7 juin 2022 dans la revue Science of the Total Environnement (1) , et à laquelle participait l'Inrae, des équipes de scientifiques se sont intéressées à l'impact de l'urbanisation sur le contrôle naturel des insectes nuisibles. Certaines espèces constituent des menaces importantes pour la santé des plantes, cultivées ou non.
Grâce à 52 études croisées réalisées dans plusieurs villes dans le monde, les chercheurs ont établi deux principaux constats. Le premier pose que, par rapport aux territoires ruraux, les zones urbaines voient augmenter d'environ 44 % l'abondance des insectes piqueurs-suceurs (pucerons et cochenilles), contrairement à leurs ennemis naturels (guêpes parasitoïdes, coccinelles et araignées). De plus, les scientifiques affirment que, « plus le niveau d'urbanisation augmente, plus le niveau de contrôle biologique fourni par les ennemis naturels diminue ». Les insectes nuisibles sont moins bien régulés, et peuvent causer des attaques sur la végétation urbaine.
L'Inrae suggère de développer les mesures de préservation de ces ennemis naturels contribuant ainsi, de « manière significative, à la restauration des communautés d'insectes et de leurs fonctions écologiques ». Cela passe par la réduction de l'artificialisation des sols et par la création d'aménagements urbains spéciaux, comme des zones de végétation diversifiée. Cette solution associant herbes hautes, arbustes et arbres consiste à laisser intégralement sur le sol toute la biomasse végétale coupée lors des tontes.