La carte du réseau de transport d'électricité n'a pas fondamentalement évolué depuis les années 1990 et l'achèvement du programme électronucléaire. Sans adaptations structurelles, ces infrastructures ne seraient donc pas en mesure d'accueillir l'augmentation de la production d'énergie renouvelable, décentralisée et répartie sur tout le territoire français, prévue dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Afin de les adapter et de les agrandir, leur gestionnaire, Réseau de transport d'électricité (RTE) a prévu d'investir 30 milliards d'euros dans ces travaux, au cours des prochaines années. Un budget calibré pour absorber la quasi-totalité des nouveaux mégawatts. Le reste, le moins possible, sera écrêté quelques heures dans l'année, en privilégiant les ENR en provenance des zones de forte production.
Le volume concerné n'atteindrait que 0,3 % en 2050. Mais il permettrait d'éviter de construire des infrastructures dont l'utilité ne serait avérée que quelques heures dans l'année et de réaliser de substantielles économies. Les producteurs d'ENR non injectée seraient dédommagés.
En parallèle, l'enjeu pour RTE consiste aussi à développer des outils capables d'optimiser ses lignes de transport actuelles et futures en prévoyant très finement les volumes d'offre et de demande, via l'utilisation de solutions d'un réseau intelligent (smart grids). Un millier d'automates devrait être déployé. Une stratégie expliquée par Vincent Ringeissen, directeur des marchés de RTE, en marge du Colloque national éolien, organisé en octobre 2022.