Le 23 juin, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a publié les premiers résultats de l'étude Inworks (1) qui "renforcent la preuve de l'existence d'une relation entre le risque de leucémie et l'exposition aux rayonnements ionisants". Ces résultats "montrent notamment que cette relation est observée pour des expositions chroniques à de faibles doses de rayonnements, comme le sont les expositions professionnelles". Pour l'Institut, ces résultats "[confortent] l'une des bases du système de radioprotection actuel".
308.297 travailleurs suivis
Inworks est une étude épidémiologique de mortalité chez les travailleurs de l'industrie nucléaire coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), explique l'IRSN qui a participé aux travaux, aux cotés de spécialistes américains et anglais.
Au total, 308.297 travailleurs ont été inclus dans Inworks et ont fait l'objet d'un suivi épidémiologique pendant 27 ans en moyenne. Il ressort de ce suivi que la dose moyenne reçue par les travailleurs est de 25 milliSievert (2) (mSv), cumulés en 15 ans d'activité professionnelle.
"Au total, plus de 66.600 décès ont été enregistrés dans la cohorte, dont 531 par leucémie (hors leucémie lymphoïde chronique), 814 par lymphome et 293 par myélome multiple", rapporte l'IRSN, ajoutant que "les résultats montrent que le risque de leucémie (hors leucémie lymphoïde chronique) est multiplié par un facteur quatre pour une augmentation de la dose reçue à la moelle osseuse de 1.000 milliGray (3) (mGy)".
Par ailleurs, "cette relation reste statistiquement significative pour les travailleurs ayant reçu une dose à la moelle osseuse en dessous de 300 mGy, ce qui représente 99% des individus inclus dans l'étude". L'IRSN précise cependant, que, dans la cohorte étudiée, la dose moyenne à la moelle osseuse cumulée par les travailleurs est de 16 mGy, ce qui accroit d'un décès pour 10.000 individus le risque de décès par leucémie, pour une probabilité globale observée d'environ deux décès pour 1.000 individus.