Environ 100 000 m3 d'eau de lavage de betterave, soit l'équivalent de quarante piscines olympiques, se sont déversés dans le canal de l'Escaut au niveau de la commune de Thun-Saint-Martin, dans le département du Nord.
Riche en matières organiques et résidus de lavage, cette pollution a asphyxié plusieurs cours d'eau dont la Raperie, l'Erclin et l'Escaut. La dégradation des résidus de betteraves par des bactéries a provoqué une consommation excessive d'oxygène dans l'eau et entraîné une mortalité piscicole. Cette dégradation produit également de l'ammoniac et des nitrites, toxiques pour toute la faune aquatique.
Cette pollution a remonté les ruisseaux situés en amont du bassin de décantation sur plusieurs centaines de mètres.
« Cette pollution est diffuse. Nous n'avons pas de possibilité d'actions dans les cours d'eau, note Bertrand Warnez, responsable du service départemental du Nord de l'Office français de la biodiversité (OFB). Nous devons compter sur la dilution des matières organiques, au fur et à mesure de l'arrivée d'eau non contaminée ».
À l'origine de cette pollution : la rupture d'une digue d'un bassin de décantation, dans la nuit du 9 avril 2020, de la sucrerie Tereos à Escaudoeuvres.
Le procureur de la république de Cambrai a ouvert une enquête judiciaire relative à des faits de pollution des eaux superficielles.