Déterminé « à être exemplaire », l'État avait été le premier à constituer, le 29 juin dernier, son groupe de travail sur la mise en place d'un plan de sobriété, avec l'objectif de réduire sa consommation d'énergie de plus de 10 % en deux ans (par rapport à 2019). Le 1er août, le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle a rendu son plan d'action en la matière.
Sans grande surprise, ce dernier met en place une limitation du chauffage à 19 °C et autorise la climatisation seulement lorsque la température intérieure dépasse les 26 °C. La mesure, d'ailleurs contenue dans la circulaire envoyée par Élisabeth Borne aux administrations, le 25 juillet dernier, laisse espérer une économie de 22 GWh d'ici deux ans, soit près de 5 % de la consommation totale du ministère, hors parc automobile.
Changement d'équipements et de pratiques
En complément de la poursuite des opérations de rénovation thermique des bâtiments, qui bénéficient déjà d'une aide de 143,5 millions d'euros dans le cadre de France Relance, l'installation d'équipements de mesure performants et de compteurs électriques « intelligents » permettra d'analyser les consommations par énergie et de cibler les actions les plus efficaces à entreprendre. Les chaudières au gaz ou au fioul devraient, en outre, être remplacées par des pompes à chaleur, et l'éclairage classique par de l'éclairage à très basse consommation (leds). Par le biais de ce volet, Bercy compte ainsi économiser 10,5 % de sa dépense énergétique actuelle, sur quelque 7 millions de mètres carrés.
D'autres mesures, un peu moins convenues, figurent également dans le texte, comme le développement du photovoltaïque ou encore l'encouragement à des comportements individuels plus « écoresponsables » : rafraîchissement naturel des locaux, gestion des ouvrants et des protections solaires, utilisation des escaliers plutôt que les ascenseurs…
Plus d'organisation et d'incitations
Enfin, le ministère s'appuiera sur un autre de ses plans, élaboré en 2021 et baptisé « numérique écoresponsable » pour gagner encore des kilowatts. Celui-ci comprend notamment l'optimisation de la gestion des 18 centres de données ou équivalents du ministère, qui représentent 10 % de la consommation d'énergie ministérielle, la généralisation des matériels numériques à basse consommation, le développement des visioconférences, la formation et la sensibilisation des agents à la sobriété des usages numériques quotidiens.
À partir du mois de septembre prochain, un manager organisera et animera un réseau de référents « énergie » au sein des directions pour coordonner, prioriser et suivre les actions engagées. La réalisation de bilans des émissions de gaz à effet de serre (Beges) du ministère, déjà en cours, permettra, d'ici à la fin de l'année, d'élaborer des plans de transition plus ciblés pour réduire les émissions des activités « à fort enjeux », comme la mobilité ou les achats. Mais, dans ces deux domaines, des initiatives sont d'ores et déjà programmées. Ainsi, les véhicules du ministère sont progressivement remplacés par des modèles électriques ou hybrides rechargeables, à plus grande échelle que le seuil de 50 % imposé par la circulaire du 13 novembre 2020, et les services de Bercy travaillent à développer l'introduction de clauses environnementales dans ses marchés publics.