Créé par la réforme de la PAC de 1992 face à la surproduction céréalière, le «gel obligatoire» de 10% des terres commence à être remis en question face aux besoins de terres pour la production des plantes énergétiques dédiée à la fabrication des agro-carburants. Le 16 juillet dernier, Mariann Fischer Boel, Commissaire européenne à l'agriculture, a annoncé qu'elle proposerait à la Commission de fixer à 0% le taux de jachère obligatoire pour la campagne 2007-2008. Face à cette annonce, la fédération France Nature Environnement et ses associations affiliées, dont fait partie la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) souhaitent rappeler les intérêts environnementaux majeurs de la jachère.
Les jachères sont devenues, depuis leur création, les rares refuges de biodiversité des plaines cultivées et zones céréalières. Sans elles, nombre d'espèces de flore et de faune autrefois banales et maintenant rares, n'auraient pu se maintenir. Elles contribuent, de plus, au repos des terres et à la baisse de la pression phytosanitaire sur les cours d'eau, explique Allain Bougrain-Dubourg, Président de la LPO. C'est pourquoi, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, la FNE demande que 10% de l'espace agricole soit dédié à la biodiversité, sous la forme de zones de régulation écologique.
Article publié le 30 juillet 2007