La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a publié, le 3 avril au Journal officiel, un arrêté instaurant, pour les installations éoliennes situées dans des zones particulièrement exposées au risque cyclonique (hors corse, Guyane et Saint-Pierre et Miquelon), un tarif d'achat de l'électricité fixé à 23 c€/kWh pour les dix premières années du contrat, signé sur 15 ans. Ce dispositif s'adresse aux installations disposant d'un système de prévision et de lissage de la production et conçues avec des éoliennes pouvant résister aux cyclones de ces régions, comme "c'est le cas par exemple des éoliennes rabattables".
Selon Delphine Batho, ce tarif d'achat est mis en place "pour favoriser le développement de l'éolien dans les départements d'Outre-mer", qui ne sont pas connectés au réseau électrique de la métropole et qui doivent "relever de nombreux défis pour assurer leur approvisionnement énergétique dans des conditions sûres, économiques et durables". Ce nouveau tarif d'achat soutiendra également l'activité de l'un des acteurs français de l'éolien, Vergnet, qui a fait face à des difficultés financières ces derniers temps.
Un dispositif qui manque d'ambition pour le SER
"Ces nouveaux tarifs vont prendre le relai des appels d'offres avec stockage lancés en 2010 et dont les lauréats avaient été retenus en février 2012. Les professionnels saluent cette mesure qu'ils attendaient depuis plusieurs mois, mais craignent que les modalités retenues pour la mise en œuvre de ce tarif ne produisent pas tous les effets escomptés en termes de retombées industrielles pour la filière", indique le Syndicat des énergies renouvelables (SER) dans un communiqué. Il regrette l'exclusion de certaines régions, notamment la Guyane, où "l'absence de risque cyclonique est largement compensée par le climat de type équatorial humide, qui rend l'exploitation et la maintenance des éoliennes plus coûteuse", et l'abaissement du tarif, initialement prévu dans le projet d'arrêté à 24,5 c€/kWh.