Un nouvel élément vient s'ajouter au mouvement de refus des compteurs communicants. Le Tribunal d'Instance de Grenoble a ordonné en référé qu'un bailleur social, l'Opac 38, demande au gestionnaire du service d'eau de remplacer le compteur d'eau communicant (1) installé dans le logement d'une iséroise reconnue électrosensible par des appareils avec relevé manuel. Du fait de son intolérance grandissante aux ondes, Mme C. a en effet entamé des démarches pour équiper son appartement de matériaux de protection spécifique et a souhaité que soit retiré à la fois le compteur communicant présent dans son habitation et celui de la chaufferie en dessous s'il présente les mêmes caractéristiques.
Le Tribunal de Grenoble l'a donc entendu sans toutefois fixer de délai dans le temps ni d'astreinte journalière dans son jugement. "C'est la première fois qu'un Tribunal se prononce sur ce point", souligne cependant Maître Jean-Pierre Joseph, avocat de la plaignante.
Reste donc à voir quand l'Opac 38 accédera à cette demande et si le gestionnaire sur service d'eau acceptera ce remplacement de compteur. Pour l'instant, le bailleur n'aurait pas fait appel, selon l'avocat.
Un avis de l'Anses à venir
La question de l'innocuité des compteurs communicants ne semble pas encore tranchée. "Les niveaux mesurés d'exposition aux ondes des compteurs d'eau sont donc […] très inférieurs à la valeur limite réglementaire", avait estimé fin novembre l'Agence nationale des fréquences (ANFR) dans une étude sur les ondes électromagnétiques des compteurs d'eau Suez.
Au début de l'année, vingt-deux communes s'étaient quant à elles opposées au déploiement de compteurs électriques communicants Linky. Dans un premier avis remis en juin dernier, l'ANFR avait considéré que les niveaux des champs magnétique et électrique émis lors de la transmission des informations du compteur Linky (2) seraient également en dessous des valeurs limites réglementaires. Les mesures effectuées par l'ANFR en laboratoire et aux domiciles des abonnés avaient par la suite indiqué des résultats similaires. En juin, le Centre de recherche et d'information indépendant sur les rayonnements électro magnétiques (Criirem) s'était toutefois montré critique concernant la méthode employée.
L'Anses doit quant à elle rendre dans les jours qui viennent son avis sur l'impact sur la santé des compteurs communicants.