Jean-Claude Lacassin travaille sur un programme national de surveillance de la qualité des sols (RMQS) qui compte plus de 2 000 sites répartis un peu partout sur le territoire français. La première campagne s'est déroulée de 2000 à 2009. Elle a permis de cartographier la contamination des sols en mesurant les teneurs d'un certain nombre de polluants : métaux lourds, HAP, PCB, dioxines, furanes…, de connaître les stocks de carbone et d'évaluer la biomasse microbienne des sols. Une deuxième campagne a été lancée en 2016 (RMQS2) et elle sera poursuivie jusqu'en 2027. Toutefois, ce n'est pas la seule perspective d'avenir pour le pédologue.
Quiz métier d'ingénieur en pédologie avec Jeau-Claude Lacassin de la Société du Canal de Provence
AE : Quels sont les diplômes requis pour exercer votre métier ?
Il existe un master gestion des sols et services écosystémiques à AgroParisTech. Sinon, en général, les pédologues ont un diplôme d'ingénieur en agronomie avec une spécialisation en pédologie.
AE : Quelles sont les qualité requises ?
Avoir le sens de l'observation, un esprit d'initiative, aimer le contact avec la nature, être sociable pour échanger avec les agriculteurs, avoir un intérêt certain pour la géologie, l'écologie, l'agronomie, la chimie, la botanique et la science du sol.
AE : Quelles peuvent être vos différentes missions ?
Audit, diagnostic, expertise, conseils, prestation de fertilisation, de travaux d'assainissement pour les déchets solides et liquides, interprétation des analyses de terres, formation et sensibilisation au sol.
AE : Quelle est l'évolution de carrière possible ?
Tout dépend de la structure d'accueil ou si l'ingénieur en pédologie est à son compte.
AE : Quel est le salaire généralement constaté ?
Personnellement, j'ai commencé à 1 800 euros net comme technicien pédologue. Aujourd'hui, en fin de carrière, je perçois 3 200 euros net.
AE : En quoi est-ce un métier d'avenir ?
Avec les métiers de l'eau et de l'air, la réglementation européenne s'est considérablement renforcée et a donc imposé des études environnementales, des inventaires faune et flore, des suivis de la pollution de l'air, des prélèvements d'eau dans les rivières... Pour l'instant au niveau de la protection des sols, c'est encore un peu timide mais des signaux montrent que ça pourrait bien changer dans les années à venir.
AE : Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Par passion pour cet objet naturel méconnu, qu'il faut creuser pour observer, étudier et comprendre. Cela répond à un réel enjeu pour une alimentation saine de la population, pour la protection des ressources et la biodiversité, car le sol est à la base de tout pour les écosystèmes terrestres.