En utilisant quatre scenarii des experts du Groupe Inter-gouvernemental sur les Changements Climatiques (GICC), les chercheurs ont pu modéliser selon 3 modèles différents (HadCM3, CGCM2, and CSIRO2), les déplacements de 1 350 espèces végétales européennes à l'horizon 2080 par rapport au climat actuel.
Selon les scénarios, qui prédisent une hausse de température moyenne comprise entre +1,8° et +3,6° entre 2000 et 2080, 27% à 42% des espèces pourraient disparaître en une localité européenne donnée.
Entre la disparition de certaines plantes et l'apparition d'autres espèces qui migreraient vers le Nord, le taux de renouvellement de la flore européenne pourrait atteindre 42 à 63% selon les différents scénarios.
Les chercheurs ont étudié deux options:
- Soit les plantes ne sont pas capables de migrer, notamment à cause de la fragmentation des paysages par les activités humaines alors 22% des 1.350 espèces végétales européennes étudiées seraient en danger critique de disparition d'ici à 2080 et seraient 2% à disparaître totalement.
- Soit elles réussissent à gagner des climats plus cléments alors 67% encourraient un faible risque de disparaître.
Le nord de l'Europe accueillerait de nombreuses espèces issues des régions tempérées tandis que la flore méditerranéenne s'étendrait vers l'Europe centrale, selon l'étude.
Les massifs montagneux devraient être particulièrement touchés par ces bouleversements puisque les plantes que les massifs montagneux abritent apparaissent comme les plus vulnérables à la hausse des températures car elles se sont spécialisées au fil des millénaires pour résister aux conditions climatiques extrêmes et sont de ce fait peut enclin à la migration.
*Climate change threats to plant diversity in Europe by Wilfried Thuiller, Sandra Lavorel, Miguel B. Araújo, Martin T. Sykes, and I. Colin Prentice
Article publié le 27 mai 2005