Actuellement environ 20.000 bateaux de plaisance arrivent tous les ans en fin de vie. Jusqu'à présent, les épaves étaient laissées à l'abandon, stockées, brûlées ou encore coulées en mer. Or les bateaux de plaisance hors d'usage renferment des déchets dangereux (huiles usagées, batteries) et des matériaux composites difficiles à recycler.
C'est pourquoi la Fédération des Industries Nautiques (FIN) a décidé depuis 2003 de s'engager dans une démarche volontaire visant à appliquer le principe de la Responsabilité Elargie des Producteurs (REP) pour les fabricants de bateaux de plaisance. En d'autres termes, l'idée est d'amener ces fabricants à mettre en place, puis à coordonner un dispositif de traitement des BPHU et à en assurer sa gestion financière.
Un programme d'études et d'expérimentations a donc été mené, soutenu par les ministères de l'Equipement, de l'Industrie, de l'Ecologie et du Développement durable et par l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). Une filière industrielle de déconstruction a été pensée, avec la création d'un modèle de « centre de déconstruction BPHU » pouvant traiter 1500 bateaux soit 2 000 tonnes par an.
Les bateaux seront dans un premier temps retirés de l'administration par une «désimmatriculation», puis tous les éléments mobiles seront détachés (voiles, ancres, mâts, haubans, quille…). Les bateaux seront ensuite dépollués : les fluides, les produits toxiques et les matériaux dangereux seront vidangés et retirés. Enfin la déconstruction sélective pourra débuter. Elle a pour but de démonter progressivement le bateau en triant les différents matériaux (bois, plastiques, métaux). Par tronçonnage, broyage, affinage et tri, ces éléments seront séparés et reconditionnés en vue de leur transfert et de leur traitement par des professionnels de la récupération ou de l'élimination des déchets.
Le premier Centre BPHU verra le jour en 2006 et sera implanté dans l'agglomération de Caen-la-Mer. Cinq autres centres régionaux répartis le long du littoral français sont prévus d'ici 2012.
Le démantèlement des navires marchands pose, quant à lui, beaucoup plus de problèmes. Ces navires en fin de vie contiennent de nombreux produits toxiques : amiante, huile contenant des PCB, etc. Ils sont, à ce titre, considérés comme des déchets dangereux. Leur prise en charge est dictée par la convention de Bâle dont l'objectif est de contrôler, au niveau international, les mouvements transfrontières et l'élimination des déchets dangereux pour la santé humaine et l'environnement. Actuellement nombre de ces navires sont démantelés en Asie dans des conditions inquiétantes. L'Union Européenne travaille en collaboration avec l'Organisation Maritime Internationale (OMI) sur la création d'un système international juridiquement obligatoire pour le recyclage des navires.