- Prélèvement de l'eau chaude ou de la vapeur présente dans les interstices du sous-sol
- Injection d'eau dans les roches chaudes qui, par échange thermique, se réchauffe et est ensuite remontée à la surface.
En fonction de sa température et de son état (liquide ou vapeur) l'eau est utilisable à différentes fins :
- Entre 10 et 90°C on parle de géothermie de basse énergie utilisable pour l'habitat (chauffage), les loisirs (piscine) ou la santé (thermalisme).
- Entre 90 et 150°C on parle de géothermie de moyenne énergie utilisée en agriculture (chauffage des serres) et dans l'alimentaire (séchage des produits).
- Au-delà de 150°C c'est le secteur de la haute énergie utilisée par l'industrie principalement pour la production d'électricité mais aussi pour le lavage de la laine, le séchage des produits industriels, l'extraction de substances chimiques (récupération des tannins), la fabrication de pâte à papier ou l'évaporation de solutions concentrées (production d'eau douce par dessalement d'eau de mer).
La société Roquette, producteur français de produits amylacés, souhaite étudier et mettre en œuvre cette solution sur son site de Beinheim en Alsace. Cette technique lui permettrait de diminuer sa consommation d'énergie fossile et de limiter ses impacts environnementaux car la géothermie présente certains atouts non négligeables. D'une part, une exploitation géothermique émet peu de rejets puisque la quantité moyenne de CO2 émise dans l'atmosphère par les centrales géo-thermo-électriques dans le monde (estimation faite sur 73% du parc mondial) est de 55 g/kWh, alors qu'une centrale au gaz naturel en produit 10 fois plus*.
D'autre part et contrairement aux réserves fossiles, les réservoirs géothermiques sont quasi inépuisables. L'eau, piégée ou transitant dans le sous-sol, se renouvelle naturellement par le ruissellement des eaux de surface. Quant à la chaleur, elle est illimitée à l'échelle humaine puisqu'elle provient de la désintégration naturelle des éléments radioactifs présents dans les roches : uranium, thorium, potassium, etc. La chaleur émise varie avec la composition chimique des roches étant, par exemple, trois fois plus élevée pour les granites que pour les basaltes. C'est pourquoi avec ses aquifères et ces massifs granitiques et volcaniques, la France a un potentiel géothermique élevé.
Enfin, à la différence des énergies fossiles, les réserves en géothermie sont présentes sur tous les continents. Évidemment, selon la structure des formations géologiques ou la composition des roches, cette énergie sera plus ou moins facile à extraire.
Dans le cas du site de Beinheim la situation est favorisée par une zone naturelle d'effondrement géologique supposant un accès facilité à la ressource. En effet, les forages représentent une part importante des investissements qui sont encore relativement élevés comparés à d'autres énergies renouvelables.
L'étude de faisabilité du projet, soutenue par l'ADEME et le Conseil Régional d'Alsace, démarrera courant septembre pour aboutir en décembre 2005. En cas de conclusions positives, un premier forage exploratoire programmé en 2006 devrait être suivi par les forages d'une installation industrielle en 2007. L'exploitation du process est prévue en 2008.
Un premier projet de géothermie, pilote mondial dans ce domaine, est en cours d'étude à Soultz-sous-Forêts en Alsace. Initié en 2000, il vise à extraire la chaleur des granites profonds pour la transformer en électricité et s'achèvera en 2007 avec le soutien financier de l'ADEME, du gouvernement allemand et de l'Union européenne.
*Données BRGM