Le trou s'étendait sur 28 millions de km2 au début de mois d'octobre et les mesures effectuées par les satellites de l'ESA font apparaître une perte de 40 millions de tonnes (Mt) en octobre, dépassant le précédent record de 39 Mt enregistré en 2000. Non seulement le trou s'est agrandi au niveau enregistré en 2000 mais sa masse a aussi atteint le plus bas niveau enregistré, ce qui signifie qu'il y a moins d'ozone au-dessus de l'Antarctique que jamais de mémoire humaine, indique un communiqué de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
L'aggravation du trou d'Ozone est due cette année à la présence continue de hauts niveaux de substances responsables de sa destruction, combinée à un hiver stratosphérique particulièrement froid, estime l'OMM.
Un rapport d'évaluation scientifique publié le 18 août dernier par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) avait conclu que la couche d'ozone, au-dessus des latitudes moyennes, c'est-à-dire entre les 30e et 60e parallèles dans les deux hémisphères retrouverait son intégrité d'ici à 2049, soit cinq ans plus tard que ne le laissait entendre la précédente évaluation datant de 2002.
La couche d'ozone est la partie de l'atmosphère située entre vingt et cinquante kilomètres d'altitude (stratosphère). La concentration en ozone y est de l'ordre de dix parties par million. L'ozone de la stratosphère absorbe la plupart des rayons ultraviolets dommageable (rayons UV-B) sur le plan biologique. L'absorption des rayons ultraviolets par l'ozone crée une source de chaleur qui forme la stratosphère (une région où la température augmente avec l'altitude). Elle joue donc un rôle déterminant dans la structure de la température de l'atmosphère terrestre. Sans l'action filtrante de la couche d'ozone, les rayons UV-B pénétreraient librement l'atmosphère et atteindraient la surface de la Terre provoquant des effets néfastes liés à l'exposition excessive aux rayons. Les UV-B altèrent l'ADN et s'avèrent à ce titre fortement mutagènes sur les plantes et les animaux.
Les instruments terrestres et les satellites ont enregistré une baisse de l'ozone stratosphérique en raison des activités humaines avec les émissions de gaz tels que les CFC, les halons etc. La quantité d'ozone qui se situe au-dessus de certaines régions de l'Antarctique (qui porte le nom de colonne d'ozone) est appauvrie jusqu'à 60 % pendant le printemps en Antarctique (de septembre à novembre). Ce phénomène porte le nom de trou d'ozone antarctique. Une situation semblable se produit vers la fin de l'hiver et au printemps au cours de 6 des 9 dernières années, dans les régions polaires de l'Arctique. Pour contrer l'amincissement de la couche d'Ozone, les pays ont adopté le protocole de Montréal, accord international visant à réduire de moitié des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il a été signé par 24 pays et par la Communauté économique européenne le 16 septembre 1987. Il impose la suppression de l'utilisation de CFC (chlorofluorocarbones), de halons et de tout autre ODC synthétique. Il est établi sur les principes de la Convention de Vienne, signée et ratifiée en 1985 suite au constat dans les années 1970-80 de l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique, qui protège la surface de la terre du rayonnement ultra-violet B, et à la mise en évidence progressive du rôle des émissions des chlorofluorocarbures (CFC), des hydrofluorocarbures (HCFC) et des halons dans cet appauvrissement.