Vendredi 4 novembre les chefs d'Etat et de gouvernement des 20 principales économies mondiales ont adopté une déclaration finale intitulée "pour bâtir notre avenir commun, renforçons notre action collective au service de tous (1) ". Parmi les 95 points de la déclaration finale du sommet tenu à Cannes (France) sous Présidence française, un certain nombre concerne le développement durable, à l'image des trois chapitres de la déclaration du G20 qui traitent directement du sujet : la protection de l'environnement marin, la croissance verte et les changements climatiques.
Le sommet a par ailleurs adopté deux annexes : un plan d'action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l'agriculture (2) ainsi qu'un rapport du groupe de travail chargé du développement (3) .
Protection contre les marées noires
Le G20 "[décide] de prendre de nouvelles mesures pour protéger l'environnement marin, en particulier pour prévenir les accidents liés à l'exploration, au développement de l'exploitation offshore des hydrocarbures ainsi qu'à leur transport maritime, et faire face à leurs conséquences". Les décideurs des 20 principales économies citent notamment "un mécanisme d'échange de bonnes pratiques" et chargent diverses instances internationales (4) de réaliser un rapport sur le sujet.
Assurer le succès du Rio+20
"Nous entendons promouvoir les stratégies de développement sobres en carbone afin de maximiser le potentiel pour une croissance verte et favoriser le développement durable dans nos pays et dans le monde", indiquent les membres du G20, assurant "[s'engager] à encourager des mesures effectives permettant de surmonter les obstacles". De même, ils s'engagent "à assurer le succès de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro [Brésil] en 2012".
Le WWF optimiste
Le WWF estime que le sommet du G20 constitue " un bon départ pour les financements innovants pour le climat et le développement, mais [il reste] encore du chemin jusqu'à Durban".
"Le WWF encourage les pays pionniers à mettre en place le plus vite possible les mécanismes de financement innovants nécessaires à la transition énergétique et climatique de nos sociétés" indique l'ONG, estimant que "la Présidence française du G20 a eu le mérite de garder la question du climat à l'agenda du G20 et de faire de la taxe sur les transactions financières sa priorité, avec le soutien de l'Allemagne, l'Espagne, le Brésil, l'Ethiopie, l'Union Africaine et l'Argentine".
Enfin, en matière de changements climatiques, le G20 "[est déterminé] à assurer le succès de la Conférence de Durban [Afrique du Sud]", appelant de ses vœux "la mise en œuvre des accords de Cancun et de nouveaux progrès dans tous les domaines qui seront négociés à Durban". La mise en œuvre opérationnelle du Fonds vert pour le climat pourrait être validée dans le cadre d'"un paquet de mesures équilibré", précise le G20, ajoutant que "le financement de la lutte contre le changement climatique constitue l'une de [ses] grandes priorités" en référence à l'accord de Copenhague (Danemark).
Financements innovants
Présentée comme l'une des mesures phares soutenues par la présidence Française, la mise en œuvre de financements innovants qui pourrait, entre autres, financer la lutte contre les changements climatiques a vu son principe accepté par le G20. "Nous reconnaissons qu'au fil du temps, de nouvelles sources de financement doivent être trouvées pour répondre aux besoins du développement", déclarent les 20 principales économies mondiales, reconnaissant "les initiatives prises dans certains pays pour [établir] une taxe sur les transactions financières".
Par ailleurs, il a "accueilli favorablement" le rapport "mettre à profit l'impact de l'innovation pour financer le développement du XXIe siècle (5) " présenté par Bill Gates qui propose notamment "la taxation des combustibles de soute et du tabac, et toute une panoplie de taxes financières".
Transparence de marchés énergétiques
En matière d'énergie, le G20 "[souligne] l'importance du bon fonctionnement et de la transparence des marchés physiques et financiers de l'énergie, d'une réduction de la volatilité excessive des prix, d'une amélioration de l'efficacité énergétique et d'un élargissement de l'accès aux technologies propres".
Concrètement, le G20 met l'accent sur le renforcement des marchés de l'énergie et en particulier sur le marché du pétrole via, notamment, diverses initiatives et "[une amélioration du] dialogue entre les pays producteurs et les pays consommateurs". Une approche que le G20 souhaiterait étendre au gaz et au charbon, afin notamment d'établir des "perspectives et prévisions à court, moyen et long terme".
Le G20 achève le chapitre "énergie" de sa déclaration en "[réaffirmant son] engagement en faveur de la rationalisation et de l'abandon progressif à moyen terme des subventions inefficaces aux énergies fossiles qui encouragent la surconsommation [… et en se félicitant] des rapports d'étape des pays […et de] l'AIE, l'OPEP, l'OCDE et la Banque mondiale". Un sujet récurrent depuis 2009 et le sommet tenu à Pittsburgh (Etats-Unis).
Sécurité alimentaire
Faisant référence à la crise humanitaire dans la Corne de l'Afrique, le G20 "souligne l'impérieuse nécessité de renforcer les réponses d'urgence et de long terme pour remédier à l'insécurité alimentaire".
Parmi les mesures énoncées par le G20 se trouvent notamment le soutien à la mise en œuvre de l'Initiative de L'Aquila sur la sécurité alimentaire, le lancement d'"une plateforme pour l'agriculture tropicale" visant à améliorer productivité agricole, l'encouragement des "investissements dans l'agriculture qui bénéficient aux petits exploitants" ou encore le soutien aux "instruments de gestion des risques, tels que (…) les assurances pour couvrir les risques climatiques".
Par ailleurs, le G20 a adopté un Plan d'action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l'agriculture basé sur cinq objectif : améliorer la production et la productivité agricoles, augmenter l'information et la transparence des marchés, réduire les effets de la volatilité des prix sur les plus vulnérables, renforcer la coordination politique internationale et améliorer le fonctionnement des marchés dérivés de matières premières.