Le poste de conseiller scientifique en chef (CSC) auprès de la Commission européenne est contesté par plusieurs associations dans deux lettres ouvertes du 22 juillet et du 19 août (1) adressées au président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
Plusieurs ONG, dont Greenpeace et les Amis de la Terre, demandent la suppression de ce poste créé par le précédent président de la Commission, José Manuel Barroso, et pour l'instant occupé par la biologiste écossaise Anne Glover. Le poste poserait ainsi "un problème fondamental" en nuisant "aux recherches et aux évaluations scientifiques de fond menées par ou pour les directions de la Commission dans le cadre de l'élaboration des politiques publiques", dénonce la lettre. Les auteurs de celle-ci estiment défendre "l'intégrité et l'indépendance de l'avis scientifique". Au-delà de la personne, Anne Glover étant régulièrement critiquée pour ses positions pro-OGM, c'est bien le poste en tant que tel qui est dénoncé par les associations.
"Les lobbyiste de l'industrie ont compris depuis longtemps que plus l'avis scientifique est concentré dans les mains d'une seule personne et plus il est facile de le contrôler", affirment ces associations. Selon ces dernières, ceci explique que trois Etats membres seulement aient mis en place un tel poste au niveau national "avec un bureau gouvernemental à plein temps" (Royaume-Uni, Irlande et République tchèque) et qu'un seul (Royaume-Unis) ait décidé de "s'accrocher" à ce modèle.
Pour rappel, dans son discours d'investiture devant le Parlement européen, José Manuel Barroso avait assuré que la création de ce poste s'inscrirait "dans le cadre d'une refonte complète de la manière dont les institutions européennes accèdent aux avis scientifiques et les utilisent", rapporte la Commission sur son site.