Le plan solaire méditerranéen (PSM) visant 20 gigawatts (GW) d'énergie renouvelable d'ici 2020, est de nouveau relancé depuis la signature le 24 novembre à Bruxelles d'un accord de coopération entre les consortiums Desertec et Medgrid, fondés respectivement en Allemagne et en France.
Dans le cadre du PSM initié en juillet 2008, l'électricité produite sera consommée dans les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) par le marché local tandis que 5 GW seront exportés vers l'Europe afin de garantir la rentabilité des projets de centrales.
Les initiatives Desertec (Dii) - créée en 2009 alliant 56 sociétés dont les groupes allemands énergétiques Siemens et E.ON - et Medgrid qui regroupe 20 partenaires industriels dont les Français GDF Suez, EDF, Areva- ''se complètent l'un l'autre'', souligne un communiqué commun des deux consortium. Desertec se concentrant sur la production d'énergie renouvelable et Medgrid étant chargé des interconnexions sous-marines entre les continents européen et africain.
Pour Paul Van Son, le PDG de Dii, ''le développement à long terme de l'énergie renouvelable des déserts ne serait pas envisageable sans une proche coopération avec les autorités locales et les industries du MENA, et sans une étroite coopération entre Medgrid et Dii''.
Alors que plus de 150 projets ont été déposés l'an dernier dans le cadre du plan (dont la moitié dédiée au solaire thermique puis éolien, et hydroélectricité), reste encore à les financer et accroître le nombre d'investisseurs. D'autant que le plan prévoyait un coût total situé entre 38 et 46 milliards d'euros sur la période 2009-2020.
Un premier projet de parc solaire dans le cadre de Desertec doit bientôt sortir de terre au Maroc pour un coût de 1,9 milliards d'euros, près de Ouarzazat, avec une capacité de production de 500 MW. "Une étude faisabilité est prévue en Tunisie et des discussions sont prévues en Egypte", a souligné Desertec à l'AFP. Un nouvel accord de coopération pourrait également être prochainement signé avec l'Algérie. Du côté de Medgrid, les turbulences politiques nées du "Printemps arabe" pourraient bloquer l'initiative : des négociations engagées notamment avec la Tunisie ou la Syrie ont été gelées.