Les mesures effectuées par la régie à partir de 5 stations de mesures implantées sur le réseau, complétées par des suivis ponctuels et qui permettent de couvrir l'ensemble du réseau métro et RER (Franklin Roosevelt, Châtelet, Auber, Châtelet Les Halles et Nation), mettent en évidence un niveau élevé de particules émises pour l'essentiel par les systèmes de freinage du matériel roulant. Cette spécificité du mode ferroviaire est connue et se retrouve dans tous les réseaux de métro en France, en Europe et dans le monde, indique la RATP.
Même s'il n'y a à ce jour, aucune valeur réglementaire concernant les espaces clos quels qu'ils soient : habitation, modes de transports, magasins ou cinémas, la RATP rappelle qu'elle mesure et étudie en liaison avec les autorités et des organismes scientifiques indépendants, la qualité de l'air dans ses espaces dans le cadre des préconisations et recommandations du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF). Bilan : le niveau de pollution est sensiblement le même que celui de l'air extérieur pour le dioxyde d'azote. Si l'ozone n'est présent qu'à l'état de trace, on y trouve en revanche un taux de poussière plus élevé qu'à l'extérieur, de l'ordre de 300 µg/m3 (microgramme/m3) sur 2 heures. La régie rappelle donc que cette mesure est inférieure aux 347 µg/m3, taux préconisé par le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France en accord avec la RATP. En revanche, dans le RER, ce taux atteint 500 µg/m3 !
Face à ce taux plus élevé, la RATP se veut également rassurante en précisant que le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France a émis en 2001 des préconisations en établissant des valeurs moyennes à respecter par rapport à un passage de 2 heures dans les emprises du métro correspondant au temps de voyage moyen estimé par le CSHPF, alors que la durée moyenne du voyage est estimée par la RATP à 50 minutes. Selon la régie, cette étude a été corroborée par une autre étude métrologique réalisée entre 2003 et 2005 auprès de 280 personnels de la RATP représentants 4 catégories socioprofessionnelles exerçant leur activité dans le réseau souterrain (agents de stations, agents mobiles...).
Toutefois, afin de limiter ces problèmes de particules, la régie souligne qu'elle renouvelle régulièrement l'air de ses espaces par des systèmes d'extraction d'air et que par ailleurs, la suppression progressive depuis 3 ans des portes d'accès du métro participe au renouvellement permanent de l'air. En outre, il est également prévu de nettoyer plus régulièrement les parois des tunnels et les voies. Enfin, tous les nouveaux trains seront dotés d'une gestion optimisée des systèmes de freinage électriques ayant pour avantage des émissions de poussières réduites. Au fur et à mesure du renouvellement du matériel roulant, (50 % du parc en 2012, 100% en 2020), la quantité de poussières d'origine mécanique produites sera minimale dans nos espaces, souligne la RATP. D'autres mesures complémentaires portent essentiellement sur l'optimisation de la conduite des trains (conduite douce) et la mise au point de technique de nettoyage des tunnels alliant le lavage, le chaulage et l'aspiration.
La RATP signale enfin que les premières constatations d'une étude menée en collaboration avec un comité scientifique de l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), de l'Institut Interuniversitaire de Médecine du Travail de Paris Ile-de-France, du Service de Pneumologie de l'Hôpital Bichat et du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil suggèrent que la santé respiratoire des personnels travaillant dans les enceintes ferroviaires souterraines du métro et du RER est comparable à celle des autres salariés de l'entreprise travaillant hors de ces espaces. Mais les résultats définitifs, portant sur 2000 agents (dont la moitié travaillant dans les espaces souterrains du métro ou du RER), seront connus fin 2007 / début 2008.
Article publié le 25 juin 2007