Dans la lignée du Sommet mondial climat et territoires organisé en juillet à Lyon, les acteurs-non étatiques (gouvernements locaux et infranationaux, ONG, entreprises, syndicats, peuples autochtones...) ont réaffirmé hier, dans une déclaration adoptée au Bourget (1) , leurs priorités pour l'accord de Paris sur le climat.
La première : limiter la hausse des températures à 2°C, et même à 1,5°C. "Nous nous inquiétons donc fortement du fait que l'agrégation des contributions nationales proposées par les Etats nous placent aujourd'hui sur une trajectoire de réchauffement autour des 3°C qui serait insupportable pour l'avenir de nos sociétés", précisent-ils. Ils appellent donc les leaders à revoir leurs engagements à la hausse "dès que possible et à inscrire, dans l'accord de Paris, un principe de progression à travers un mécanisme fondé sur une évaluation régulière et transparente à la fois des efforts collectifs et des progrès individuels".
Et de rappeler qu'ils participent eux-mêmes, par des actions concrètes, à l'atteinte des objectifs fixés par les Etats et facilitent donc les réévaluations. "A Lyon, les collectivités se sont déjà fortement engagées sur des réductions de leurs émissions, notamment pour la période 2015-2020". Des coalitions d'acteurs ont également été mises sur pied autour d'enjeux clés : mobilité, économie bas-carbone, forêt, adaptation, planification urbaine, énergies renouvelables… L'Agenda des solutions, qui permet d'enregistrer toutes ces initiatives doit être pérennisé, estiment les acteurs non-étatiques, qui demandent à être mieux représentés dans la gouvernance de cet outil. "La mobilisation d'initiatives engageantes et coopératives sera renforcée par les progrès dans le suivi et l'agrégation des résultats des engagements, dans la durée. La crédibilité des initiatives sera garantie par des évaluations régulières".
Enfin, ces acteurs demandent à ce que leur rôle soit reconnu "de manière forte dans l'accord de Paris" et que les 17 objectifs du développement durable (ODD) soient mis en œuvre de manière intégrée. "A cet effet, les recommandations [de la conférence onusienne sur le logement et le développement urbain durable] Habitat III (2) , en octobre 2016, devront marquer cette convergence concrète entre ces deux agendas". De la même manière, la déclaration insiste sur la question des pertes et dommages, afin que soient pris en compte les territoires et populations "les plus fragiles, faiblement émetteurs mais déjà très impactés par le dérèglement climatique". La question des financements est donc primordiale.