Pour l'instant l'éco-organisme n'a pas d'objectif de collecte assigné mais cela pourrait être le cas prochainement. Cyclamed s'y prépare et accentue sa communication auprès des pharmacies et des médecins. ''Nous souhaitons que les gens rapportent tout ce qu'ils n'ont pas consommé à la fin du traitement surtout pour éviter l'auto-médication. Mais pour l'instant ils ramènent leurs médicaments que lorsqu'ils trient leur armoire à pharmacie'', explique Jacques Aumonier.
Les actions de Cyclamed et la destruction des médicaments sont financées par les producteurs de médicaments (160 entreprises) qui cotisent auprès de l'éco-organisme à hauteur de 0,14 centimes d'euro par boîte de médicaments vendue en officine. Selon l'ADEME, qui suit le fonctionnement de la filière, la contribution des entreprises du médicament s'est élevée à plus de 3,5 millions d'euros en 2008 et sera de même ordre de grandeur pour 2009 puisque le nombre de boîtes de médicaments vendues en France est relativement stable (3 milliards).
Les producteurs cotisent également à l'éco-organisme Adelphe au titre des emballages ménagers. En effet, depuis mai 2006, les emballages des médicaments peuvent être déposés dans les poubelles de déchets recyclables. Adelphe rétrocède ensuite à Cyclamed les montants correspondant aux emballages collectés via les officines avec les médicaments non utilisés. En 2008, Cyclamed a donc bénéficié d'un budget de 4,7 millions d'euros environ.
Le traitement des autres déchets de soins au point mort
Conformément à ce qui a été voté dans le projet de loi de finances pour 2009, depuis le 1er janvier 2010, les pharmacies ont également l'obligation de collecter les déchets piquants et tranchants des patients en auto traitement (seringues, aiguilles, lancettes, etc.). Cependant dans la pratique aucune filière n'a été mise en place : ''à l'heure actuelle aucun eco-organisme n'a vu le jour, ces déchets sont collectés sur la base du volontariat des collectivités ou des associations de patients mais les producteurs et metteurs sur le marché de ces types de produits ne payent pas d'éco-contribution pour financer ces collectes'', alerte Nicolas Garnier, délégué général de l'association Amorce. L'association qui regroupe des collectivités et des professionnels de la gestion des déchets demande donc au gouvernement de confirmer rapidement la mise en place de ces dispositifs au 2ème semestre 2010. Le ministère travaille sur la question mais les fabricants n'ont même pas commencé à se regrouper, regrette Nicolas Garnier.
L'éco-organisme Cyclamed lui, ne se voit pas prendre en charge cette filière au regard de l'organisation actuelle. ''Pour les déchets de soins à risques infectieux la situation est plus complexe car ce sont des déchets dangereux qui ne peuvent pas être manipulés et transportés aussi simplement que des médicaments non utilisés'', explique Jacques Aumonier. ''Il va falloir un eco-organisme adapté qui regroupe les quatre syndicats d'entreprises concernés'', ajoute-t-il.
En revanche, Cyclamed n'est pas contre élargir sa filière aux médicaments vétérinaires pour animaux domestiques. Si, pour l'instant, ils ne bénéficient pas de la filière Cyclamed, les quantités concernées sont minimes par rapport aux volumes de médicaments utilisés en agriculture.