Réunis ce mardi 26 juillet en conseil européen extraordinaire, à Bruxelles, les ministres de l'Énergie des différents États membres ont donné leur accord à la proposition de règlement de la Commission visant à réduire de 15 % la consommation de gaz des pays, entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023. Mais cette démarche volontaire, destinée à réduire la dépendance du continent à l'égard du gaz russe, marquée par « une vraie solidarité et une belle unité », selon le conseil, a été assortie de toute une série de dérogations qui allègent considérablement la pression sur la plupart d'entre eux.
Seront ainsi exemptés de cette diète gazière les États membres non connectés aux réseaux gaziers d'autres pays de l'UE et ceux dont les réseaux électriques ne sont pas ou sont insuffisamment synchronisés avec le système électrique européen, avec pour conséquence une forte dépendance au gaz pour la production d'électricité. Les pays ayant dépassé leurs objectifs de remplissage de stockage de gaz peuvent également demander une dérogation, de même que ceux qui ont de gros besoins en gaz pour leurs industries et ceux qui ont vu leur consommation de gaz augmenter d'au moins 8 % au cours de l'année écoulée par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Enfin, les états baltes et les états insulaires, comme l'Irlande, Malte et Chypre, sont également exonérés de cet engagement. Ce qui ne devrait pourtant pas empêcher l'UE, selon la Commissaire européenne Kadri Simson, de « passer l'hiver en toute sécurité. ».
Réduction de la consommation de gaz dans le secteur de l'électricité, changement de combustible dans l'industrie, sensibilisation des citoyens, réduction du chauffage et du refroidissement… Les mesures possibles sont diverses, mais elles ne sont pas sensées affecter les ménages ni les services essentiels au fonctionnement de la société : entités critiques, soins de santé, défense... Le Conseil a par ailleurs validé le principe de déclenchement par lui-même, sur proposition de la Commission, d'une « alerte de l'Union » si la sécurité de l'approvisionnement était en péril. La réduction de la demande de gaz deviendrait alors obligatoire pour les États ne bénéficiant pas d'une dérogation. Ce règlement s'appliquera pendant un an. Le niveau de stockage de gaz sur le territoire européen est à ce jour de 66 %.