Avec un prix du pétrole inférieur à 60 $ le baril, le portefeuille d'actifs des majors pourrait atteindre 140 milliards de dollars à la condition que ces dernières renoncent aux projets non compatibles avec l'objectif des 2°C : c'est l'une des conclusions de l'étude du think thank's Carbon Tracker Initiative (1) .
Cette dernière répond notamment à une requête de différents investisseurs qui souhaitaient que des sociétés pétrolières effectuent un “stress-test” de leur stratégie et investissements dans une perspective du scénario 2°C. L'étude s'est penché sur les portefeuilles d'actifs détenus par sept des principales “majors” dans l'exploration et la production de pétrole (ExxonMobil, Shell, BP, Chevron, ConocoPhillips, Eni and Total). Elle a évalué la valeur actuelle nette de leur portefeuille en fonction du prix du pétrole dans deux scénari : l'un "Business as Usual" dans lequel les sociétés pétrolières développent tous les gisements qu'elles ont actuellement en portefeuille, et l'autre "2D" où la demande évolue de façon compatible avec les 2°C, et où seuls les projets nécessaires pour répondre à cette demande sont mis en œuvre.
Et à la condition que le prix du pétrole reste inférieur à 120 $ par baril, les majors créeront plus de valeur avec un portefeuille 2D qu'avec un portefeuille BAU (en moyenne, sur la durée de vie des projets considérés (2) ). “Dans un scénario 2°C, les majors vont devoir s'adapter à la baisse de la demande de pétrole. Elles pourront toutefois continuer à créer de la valeur si elles s'abstiennent d'investir dans les projets les plus coûteux et les plus émetteurs de carbone”, explique Mark Fulton, conseiller auprès de Carbon Tracker et co-auteur de l'étude.
Depuis juin 2014, les cours prix du baril se sont effondrés de 75% et le Brent s'est établi à 52 $ le baril en 2015.