La Semaine de l'innovation du transport et de la logistique (SITL), qui s'est tenue du 28 au 30 mars dernier, constituait l'occasion rêvée pour le Gouvernement de témoigner de son intérêt pour la décarbonation de ce secteur, responsable de 30 % des émissions de CO2 liées au trafic routier. Mardi 28 mars, les ministres de la Transition énergétique, de l'Industrie et des Transports, se sont donc fait un plaisir d'enchaîner les annonces de soutiens financiers en faveur de cette démarche.
Afin de soutenir l'acquisition de camions et de bus électriques ainsi que l'installation de bornes de recharge adaptées à leur usage, un appel à projets a ainsi été lancé, à raison de 55 M€ pour les premiers et 5 M€ pour les seconds. Ce dernier, complémentaire d'un autre appel à projets de l'Ademe (1) consacré au déploiement de réseaux de stations publiques de recharge à haute puissance, devrait permettre de lancer plus de 500 poids lourds de ce type sur les routes.
Encore faut-il pouvoir s'appuyer sur une offre à la hauteur. Le mois dernier, un troisième appel à projets centré sur l'innovation et l'industrialisation pour le secteur de l'automobile et de la mobilité lourde avait donc été rendu public. Baptisé « Soutien aux projets d'investissements pour produire en France les véhicules routiers de demain et leurs composants » (2) , il bénéficie d'une enveloppe de 40 M€, au minimum. En parallèle, l'appel à projets « Logistique 4.0 », destiné à décarboner la livraison du dernier kilomètre dans les centres-villes a permis de désigner huit nouveaux lauréats pour un investissement industriel total de 32 millions d'euros, dont 12 millions dans le cadre de France 2030. Sa spécificité : inciter à la construction de plateformes de digitalisation des flux, notamment de nouveaux outils d'aide à la décision. D'autres propositions encore en instruction pourraient être annoncées prochainement.
Enfin, la mobilité dans les territoires périurbains et ruraux n'est pas oubliée. Dans le cadre du programme Extrême Défi, lancé en 2022 et porté par l'Ademe, 15 M€ devrait soutenir le développement pour la période 2023-2024 de nouveaux prototypes de véhicules intermédiaires ainsi que la mutualisation de leurs composants. Des engins sobres, écoconçus, durables, légers et peu coûteux, entre le vélo électrique et l'automobile, prévus pour les déplacements du quotidien et la logistique du dernier kilomètre. « Par ces nouveaux programmes, l'État soutient l'offre et la demande et entend aligner les différents acteurs, constructeurs, transporteurs, logisticiens », souligne Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.