Alors que les autorités européennes doivent se décider sur le renouvellement de l'autorisation accordée au glyphosate, Générations futures poursuit son rôle d'alerte. L'association a analysé l'urine de 30 volontaires d'âge, de sexe et de mœurs alimentaires variés. Résultats ? 100% des échantillons contiennent des résidus de cet herbicide classé cancérigène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). La concentration moyenne trouvée dans les 30 échantillons est de 1,25 ng/ml d'urine. La valeur la plus faible trouvée est de 0,09 ng/ml, la plus élevée de 2,89 ng/ml. Notons par comparaison que la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l'eau est de 0,1 ng/ml.
L'association s'appuie sur ces résultats pour sensibiliser les citoyens et les appellent à rejoindre les 500.000 Européens qui ont déjà signé l'initiative citoyenne européenne demandant notamment l'interdiction de cette molécule. Dernièrement, l'Agence européenne des produits chimique (Echa) a estimé que le glyphosate n'était pas cancérigène. Un avis supplémentaire et identique à celui de l'Efsa sur lesquels doit s'appuyer la Commission européenne pour se décider. Mais "tout n'est pas joué", selon François Veillerette, porte-parole de Générations futures. "Nous pouvons encore stopper l'autorisation de cette substance".
Pour l'instant, le glyphosate a obtenu une autorisation supplémentaire de 18 mois soit jusqu'au 31 décembre 2017. La Commission européenne doit faire une nouvelle proposition aux Etats membres en s'appuyant sur les avis de ses agences (Efsa et Echa). Proposera-t-elle une réautorisation de 14 ans comme envisagé au départ ou alors sept ans comme l'a proposé le Parlement européen ?
En attendant l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) conteste ce nouveau "coup de communication" de l'association. "La détection de traces infimes dans les urines ne signifie nullement un quelconque risque pour les populations. L'encadrement européen des produits phytos est parmi les plus stricts au monde en termes de protection de la santé humaine et de l'environnement. Le glyphosate ne déroge pas à cette règle !", réagissent les fabricants de pesticides.