Les populations des pays à revenu faible et intermédiaire sont en moyenne cinq fois plus susceptibles d'être déplacées à cause de catastrophes climatiques que les habitants des pays à revenu élevé, explique une étude d'Oxfam publiée jeudi 2 novembre. Le rapport, intitulé "Déracinés par le changement climatique (1) ", évalue à 14 millions le nombre de déplacés dans les pays les plus pauvres, contre un million dans les pays riches. "L'extrême inégalité du changement climatique touche plus durement les populations les plus pauvres", résume l'ONG.
En moyenne, sur les cinq dernières années, 0,42% de la population des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire faible a été déplacé chaque année à cause d'une catastrophe climatique extrême et soudaine. En comparaison, 0,08% de la population des pays à revenu élevé a été contraint de fuir du fait de telles catastrophes.
Apporter un soutien financier aux plus vulnérables
Alors que s'ouvre lundi prochain la COP23 de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), Oxfam appelle les pays les plus riches à financer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l'adaptation aux impacts des changements climatiques. "Il reste beaucoup de chemin à parcourir pour les pays riches pour atteindre les objectifs financiers inscrits dans l'Accord de Paris", rappelle l'ONG. Elle réclame aussi des financements pour le mécanisme de "pertes et dommages" qui vise à éviter et réduire au minimum les pertes irréversibles associées à des événements climatiques extrêmes ou à des évolutions climatiques lentes.
Oxfam demande aussi aux Etats de mettre en place une protection internationale pour les réfugiés climatiques. "Le Global Compact de l'ONU sur les réfugiés et les migrants, prévu pour l'année prochaine, devrait inclure des mesures de protection pour les personnes forcées à traverser les frontières à cause de catastrophes naturelles et de catastrophes climatiques", indique l'association.