Le plan de relance, qui sera présenté « tout début septembre » et sera doté de 100 milliards d'euros (Md€), concernera tous les grands secteurs économiques et tous les territoires. Sur cette enveloppe, 20 Md€ seront consacrés à la rénovation thermique des bâtiments, à la baisse des émissions du transport et de l'industrie, à la production locale et durable, ainsi qu'aux technologies vertes, a indiqué Jean Castex (1) .
Ce dernier a annoncé une transformation de l'appareil productif permettant de réduire la dépendance de la France, de même qu'une accélération de la numérisation. « Nous ferons de l'économie française l'économie la plus décarbonée d'Europe », a-t-il assuré. Pour le chef du Gouvernement, l'écologie est le moyen de redevenir une grande nation industrielle.
« Je crois à la croissance écologique, pas à la décroissance verte », a asséné le Premier ministre, estimant que l'écologie n'était pas l'apanage d'une génération, d'une classe sociale, des quartiers de certaines villes ou d'un parti. « Nous ne parviendrons pas à engager un tournant écologique en opposant les écologistes alors qu'il nous faut rassembler pour le climat », rétorquent les députés du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS). « Engager avec sincérité et réalité la lutte contre le réchauffement climatique suppose de reconnaître que notre manière de produire et de consommer est la première cause de la catastrophe climatique et écologique qui s'annonce », estime de son côté Génération.s, le mouvement fondé par Benoît Hamon.
Les territoires, leviers du sursaut collectif
D'ici la fin de l'année prochaine, tous les territoires devront être dotés de contrats de développement écologique avec des plans d'action « concrets, chiffrés, mesurables », qu'il s'agisse de lutte contre l'artificialisation des sols, d'installation de toitures photovoltaïques, de lutte contre le gaspillage, d'économie d'eau et d'énergie, ou encore de nettoyage de rivières. L'État jouera le rôle de « partenaire et financeur ».
Le Premier ministre a indiqué que le projet de loi spécifique reprenant les propositions de cette instance serait soumis à la concertation à l'automne. « Il a en réalité renvoyé l'adoption sans filtre de l'ensemble des mesures à plus tard, en ouvrant une nouvelle période de concertations. Une manière de multiplier les entractes au lieu de passer aux actes », estime Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace France.
Jean Castex affiche pourtant l'ambition de tirer les leçons de la réussite de cette démarche citoyenne en mettant au programme du Gouvernement la transformation du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en Conseil national de la participation citoyenne, affirmant ainsi sa volonté de concilier démocratie directe et démocratie représentative.