Les métaux non ferreux comprennent tous les métaux à l'exception du fer à l'état pur ou faiblement allié (moins de 10%) soit le cuivre, l'aluminium, le zinc, le plomb et le nickel. Les principales sources d'approvisionnement sont le ramassage des débris domestiques ou des déchets artisanaux (plombier, serrurier, électricien), les déchets de démolition et l'industrie. En 2006, ces métaux ont représenté 5,3% du volume des matières recyclées commercialisées mais 43% du chiffre d'affaires global du fait de leurs prix élevés. Cette tendance très marquée depuis plusieurs années à fait progresser le chiffre d'affaires de cette branche de 91% en cinq ans pour atteindre aujourd'hui 4,2 milliards d'euros. Réutilisés en totalité par les producteurs de métaux ou les industries transformatrices, les métaux non-ferreux sont l'objet de toutes les convoitises et ont été la cause de nombreux vols au cours de l'année 2006. Si pour l'instant la hausse de leurs cours se poursuit à un rythme très élevé au premier trimestre 2007 (+ 23,5 % à un an d'intervalle), la fédération des recycleurs FEDEREC ne se risque à aucune analyse prospective et rappelle que ces métaux sont devenus de véritables produits financiers, que la mondialisation bouleverse les schémas connus et que par conséquent le passé ne peut plus servir de référence absolue.
La ferraille reste toutefois la branche majeure du secteur du recyclage. Avec 14,5 millions de tonnes commercialisées en 2006, soit 5% de plus qu'en 2005, elle représente 45,5% des matières produites et 27% du chiffre d'affaires (2,7 milliards d'euros). Les ferrailles, quelle que soit leur origine, sont utilisées en totalité par la sidérurgie essentiellement en aciérie, et par les fonderies de fonte et d'acier. 63% sont commercialisées en France, 34% sont exportées et 3% constituent les stocks. Une grande part des exportations 2006 a été dirigée vers la Turquie qui a eu une production d'acier soutenue (+11%). La tendance mondiale début 2007 est à la hausse avec une production d'acier en augmentation de 10,5% dès le premier trimestre ce qui laisse présager une année 2007 satisfaisante.
Les autres secteurs de recyclage que ce soit les papiers-cartons, les plastiques, les textiles ou le verre, sont à l'image des deux précédents : les volumes collectés, les prix des matières et par conséquent les chiffres d'affaire ont augmenté entre 2005 et 2006. Si certains sont déjà bien développés comme le verre et les papier-cartons, les plastiques ont encore une marge de progression importante qui devrait se concrétiser en 2007 grâce aux nouveaux gisements des déchets d'équipement électriques et électroniques (DEEE) dont la filière de collecte et de traitement a été lancée en novembre 2006.
En revanche, avec l'entrée en vigueur le 12 juillet dernier du nouveau règlement pour le transfert des déchets, les professionnels du recyclage vont devoir accentuer leur traçabilité pour leurs exportations. Même s'ils approuvent ce renforcement réglementaire, ils estiment qu'il n'est pas nécessaire de « tout dire à tout le monde ». Sachant que les industriels sont de plus en plus dépendants des matières premières recyclées, les professionnels du recyclage craignent que ces clients n'apprennent l'origine précise de la matière et s'approvisionnent en direct par la suite. Dans ce cas, les intermédiaires qu'ils sont, risqueraient ainsi de disparaître.
En France le secteur de la récupération, du recyclage et de la valorisation comprend 2.400 entreprises et 3.400 établissements. Depuis plusieurs années ce secteur se restructure vers des entreprises moins nombreuses mais de plus grosse taille et axées sur plusieurs matières recyclées. Ainsi, un tiers de ces entreprises gère aujourd'hui plus de trois matières alors qu'elles n'étaient que 10% en 1999.